Manifestation devant la tour Bolloré contre l'accaparement de terres en Asie et en Afrique
- Avec AFP
Plusieurs dizaines de militants dénonçant l'accaparement de terres en Afrique et en Asie par une holding dont Bolloré est actionnaire perturbaient vendredi 3 juin les arrivées à l'assemblée générale du groupe, à Puteaux, près de Paris, selon l'AFP.
«Bolloré voleur, actionnaires complices», scandaient depuis avant 8h les manifestants, militants de diverses ONG ou de la Confédération paysanne, alors qu'arrivaient, à pied ou en navette électrique, des dizaines d'actionnaires du groupe.
nuitdebout: EN DIRECT sur #Periscope : Action devant l'AG des actionnaires de #Bollorê la police attaque les manif… https://t.co/32XjgFKsmi
— BotDebout (@BotDebout) 3 juin 2016
Dans une ambiance parfois tendue, émaillée de bousculades avec police et actionnaires, une chaîne d'une cinquantaine de militants a bloqué pendant plus d'une heure les abords de la tour Bolloré et l'entrée de son parking, une vingtaine d'autres militants se trouvant devant la porte d'entrée du bâtiment.
Lors de la dispersion de la manifestation, deux participants à l'action ont été interpellés pour «outrage et rébellion» selon la police.
Bon bah y a une manif devant le taf ce matin. Des flics partout et les entrées bloquées. #Bollorepic.twitter.com/01s7FujG5b
— Romain Tanguy (@Ramain24_7) 3 juin 2016
La Socfin, holding luxembourgeoise dont le capital est détenu à 39% par Bolloré, possède des plantations de palmiers à huile et d'hévéas dans plusieurs pays africains (RDC, Liberia, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sierra Leone...), ainsi qu'en Indonésie et au Cambodge.
Les militants, coordonnés par l'ONG française ReAct sur demande de l'Alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré, dénoncent «les expansions continues» de ces plantations, «le plus souvent au détriment des communautés locales».
«Bolloré, qui avait accepté le dialogue en 2013, ferme aujourd'hui la porte et se retranche derrière son statut d'actionnaire minoritaire de la Socfin», a expliqué à l'AFP Marielle Benchehboune, une porte-parole de ReAct. «L'idée, c'est d'obtenir un engagement du groupe à rouvrir la discussion, une rencontre en 2016 avec des représentants des riverains», a-t-elle ajouté.
«Pas de bénéfices sans responsabilités», «Propriété palmée», pouvait-on lire sur des banderoles. «Les paysans privés de leurs terres ont une question : actionnaire as-tu du cœur ?» Dans un tract distribué aux actionnaires, l'Alliance des riverains demande le «respect» de «l'espace vital nécessaire aux cultures vivrières pour les villages» et des représentants des communautés locales, «parfois emprisonnés suite à des plaintes de l'entreprise».
Selon ReAct, des actions de protestation sont organisées depuis mercredi dans les plantations «au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone».
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