1er mai du FN : Bruno Gollnisch confie à RT sa déception après les demandes de sanctions
Le Front national a adopté le 2 mai une motion demandant à Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch de quitter leurs fonctions au sein des bureaux exécutif et politique du parti pour s'être tenus aux côtés de Jean-Marie Le Pen lors du 1er mai.
«Je déplore, l’importance qui est donnée à cette affaire, si on m’avait laissé participer aux trois manifestations : celle de Jean-Marie Le Pen, le dépôt de gerbe et le banquet de Marine Le Pen, comme c’était mon intention, je pense que ça aurait été un message d’unité», a confié à RT un Bruno Gollnisch dépité. Sa présence, ainsi que celle de Marie-Christine Arnautu, lors du rassemblement du 1er mai organisé par Jean-Marie Le Pen, est en train de se transformer en un nouveau scandale frontiste après que les instances dirigeantes du Front national (FN) ont réclamé des sanctions à leur encontre.
«Le bureau politique du Front national, réuni ce jour [2 mai] à Nanterre, constate le caractère inacceptable de la participation de membres du conseil d’administration du Front national à une manifestation politique réunissant un grand nombre d’organisations et de personnalités violemment hostiles au Front national et au cours de laquelle des critiques virulentes ont été formulées à l’égard du Front national, de sa ligne politique et de sa présidente», selon le texte de la motion diffusé à la presse.
«En conséquence», le bureau politique du FN «demande à M. Bruno Gollnisch et à Mme Marie-Christine Arnautu de renoncer aux fonctions qu’ils exercent au sein des instances dirigeantes du Front national».
Le #FN veut sortir de ses instances dirigeantes les derniers soutiens de J.-M. Le Pen. Démission, sinon exclusion? pic.twitter.com/9IbmjZhiYU
— Laurent de Boissieu (@ldeboissieu) 2 mai 2016
Un dirigeant a indiqué que cette motion avait été adoptée avec 3 votes contre et 4 abstentions sur les 42 membres que compte le bureau politique du parti.
«Aucune démission pour le moment»
«En tout état de cause, on m’a demandé de réduire ma fonction au bureau politique, je trouve ça curieux. Mais surtout je pense que cela peut être mal interprété par un certains nombre de gens qui se reconnaissent dans les convictions que j’incarne. Je vais prendre le temps de la réflexion avant de donner ma réponse», a expliqué Bruno Gollnisch.
«Arnautu a priori ne veut pas. Pour l'instant, personne n'a démissionné», a souligné une source proche du parti.
Bruno Gollnisch a été écarté dès le 2 mai, avec effet immédiat, de la Commission d'investiture du parti, ont aussi précisé deux dirigeants du parti.
Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du FN, en charge des «affaires internes» depuis le congrès de Lyon, fin 2014, et, à ce titre membre, du bureau exécutif, l'organe le plus élevé du parti, qui comprend huit membres.
Elle est également membre du bureau politique, organe décisionnaire du FN, tout comme Bruno Gollnisch, lui-même ancien numéro deux du parti. Tous les deux, fidèles de Jean-Marie Le Pen, ont expliqué leur présence place des Pyramides, le 1er mai, avec le cofondateur du FN comme un geste de «fidélité» envers celui qui avait suscité leur engagement au sein du parti.