Quand Najat Vallaud-Belkacem oublie les dossiers pédophiles de son institution
La ministre a demandé jeudi sur RTL au cardinal Barbarin de «lever toute ambiguïté dans ses propos» concernant la condamnation d'actes pédophiles. Selon Valeurs Actuelles, elle aurait néanmoins la mémoire courte concernant son propre ministère.
Loi & mesures #Villefontaine: une année pour mieux protéger nos enfants des prédateurs sexuels.#EngagementTenuhttps://t.co/uplOwQlVQ8
— Najat Belkacem (@najatvb) 7 avril 2016
Interrogée jeudi sur Europe 1, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche était vent debout contre le cardinal Barbarin, dont elle exige qu'il clarifie sa position sur la pédophilie, prenant la politique de l'éducation nationale comme un exemple en la matière.
«La pédophilie n'est acceptable ni légalement ni moralement, et laisser planer une quelconque ambiguïté sur ce sujet, c'est juste intolérable», s'emportait-elle au micro de Jean-Pierre Elkabbach, avant d'affirmer qu'il est nécessaire de rassurer les familles sur le fait qu'«il n'y a pas de prédateurs sexuels à l'école».
La ministre semble avoir oublié certaines affaires compromettantes. Quelques jours après les premières plaintes déposées contre le cardinal Barbarin pour non dénonciation d'actes pédophiles, mi-mars, Najat Vallaud-Belkacem annonçait la radiation de 27 fonctionnaires de l'Education nationale pour des faits de pédophilie dans le premier et second degrés.
Par ailleurs, comme le rappelle Valeurs Actuelles, l'Education nationale a parfois failli à son devoir de protection de l'enfance en toute connaissance de cause. En témoigne l'affaire révélée récemment dans l'émission Complément d'enquête sur France 2, concernant un professeur de mathématiques, condamné en Angleterre à 15 mois de prison pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants et qui avait été réintégré dans l'Education nationale, alors que la commission était pourtant au courant de sa situation. Elle avait même en sa possession son acte de condamnation. Après la récidive du professeur dans son nouvel établissement, Najat Vallaud-Belkacem avait alors plaidé coupable au nom de l'institution : «L'Education nationale a, en connaissance de cause, décidé de laisser enseigner ce professeur.»