«Jungle» de Calais : la Belgique rétablit temporairement des contrôles à sa frontière avec la France
- Avec AFP
La Belgique a annoncé mardi le rétablissement temporaire de contrôles à sa frontière avec la France, pour faire face à un éventuel afflux de migrants quittant la «Jungle» de Calais.
«On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen», a indiqué lors d'une conférence de presse le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, en référence aux règles de l'espace Schengen de libre-circulation. Selon les médias belges, Jan Jambon a annoncé l'envoi de 290 agents de police supplémentaires à la frontière française afin d’endiguer un éventuel afflux massif de réfugiés.
Contrôles systématiques à la frontière FR pour éviter une situation comparable à celle de Calais https://t.co/MRSgWgSMTH
— Jan Jambon (@JanJambon) 23 Février 2016
Le ministre a justifié cette mesure par le démantèlement annoncé de la «Jungle» de Calais, que les migrants ont été sommés de quitter d'ici mardi soir par les autorités françaises. Les milliers d'occupants des abris de fortune de ce camp ont obtenu un répit, le temps que la justice française rende sa décision sur la légalité de l'opération, probablement mercredi ou jeudi selon une source proche du dossier.
Mais «le démantèlement de ce qu'on appelle la jungle est possible», a expliqué le ministre belge, indiquant qu'il craignait que les migrants se dirigent vers le littoral belge, alors que «la saison touristique va bientôt commencer».
Les contrôles ont déjà débuté et les autorités belges ont arrêté 32 personnes à Adinkerke, juste à côté de la frontière franco-belge.
Comme le reste de l’Europe, la Belgique est, elle aussi, frappée par une importante crise migratoire. Au cours des dix dernières années, le plat pays a accueilli environ 17 000 demandeurs d’asile par année. En 2015, près de 30 000 personnes ont obtenu le droit d’asile. Au total, 50 000 demandes d’asile ont été déposées dans un pays qui compte six fois moins d’habitants que la France. Les autorités belges affirment lutter pour faire face à cet afflux de migrants, dont un très grand nombre sont attirés par le généreux système de protection sociale.
On compte désormais sept pays membres de l'espace Schengen de libre-circulation à avoir rétabli des contrôles temporaires à leurs frontières (Belgique, Danemark, Norvège, Suède, Autriche, Allemagne, France) comme ils y sont autorisés dans des situations exceptionnelles.
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