Jungle de Calais : la justice va-elle contrarier la décision d'évacuation du gouvernement ?
- Avec AFP
Le tribunal administratif de Lille doit statuer en début d'après-midi, ce mardi 23 février, sur un référé déposé par 250 migrants et dix associations contre la décision gouvernementale d'évacuer le sud de la jungle de Calais à partir de 20h00.
La justice va décider de la suspension ou non de l'arrêté préfectoral pris en ce sens vendredi dernier qui ordonne aux occupants de la zone sud du bidonville de quitter les lieux d'ici mardi soir.
«Il s'agit d'une violation des droits fondamentaux des migrants. Les solutions proposées ne sont pas du tout adaptées à leurs besoins. Il faut qu'ils puissent rester ici en attendant que d'autres solutions soient trouvées», a argumenté Maître Julie Bonnier.
Calais : le démantèlement partiel de la "jungle" devant la justice | @scoopithttps://t.co/x3ItfR4xg2
— LexWeb (@LexWebBlog) 23 Février 2016
Le juge du tribunal administratif de Lille a parcouru une partie de la «jungle» ce mardi 23 février pour se faire une idée des conditions de vie dans ce bidonville, où vivent 3 700 personnes selon le dernier décompte de la préfecture du Pas-de-Calais.
Sa décision sera suspensive
Il a visité des lieux de culte et le Centre d'accueil provisoire (CAP), où sont hébergés 1 200 migrants dans des conteneurs chauffés. Le magistrat était suivi par de nombreux journalistes et migrants, dans le calme.
Sa décision sera suspensive : autant dire que la justice administrative pourrait contrarier les plans du gouvernement, qui entend commencer à faire évacuer la partie sud de la «jungle» à partir de mardi 20H00.
Là vivent de 800 à 1 000 migrants selon la préfecture, contre 3 450 selon les associations, d'après un comptage rendu public lundi matin. Une guerre des chiffres qui traduit de vives tensions entre les deux parties apparue dès l'annonce de ce projet d'évacuation, le 12 février. «C'est un terrible retour en arrière!», s'était ainsi emporté Christian Salomé, président de l'Auberge des migrants, estimant que «les faire bouger en pleine période hivernale» relevait d'un «mépris total pour les réfugiés de guerre».