Pour Julian Assange, David Cameron qui n'accepte pas le verdict de l'ONU est un «mauvais perdant»
David Cameron et Julian Assange se sont mis à discuter par médias interposés. Le Premier ministre a proposé au lanceur d'alerte de se rendre à la «justice équitable» suédoise. Mais il n'y a aucune base légale pour son arrestation, rappelle celui-ci.
La discussion a été initiée par David Cameron qui a commenté le verdict du groupe de travail de l’ONU sur l'affaire Julian Assange, dont la détention a été jugée arbitraire. «A mon avis, c'est une décision ridicule», a-t-il déclaré lors de son intervention au Parlement le 10 février.
«Il [Julian Assange] s'est barricadé lui-même dans l'ambassade de l'Equateur, en prétendant être détenu. Une seule personne le détient, c'est lui-même», a ajouté le Premier ministre. Il a également proposé au fameux lanceur d'alerte de sortir de l'ambassade et de «se rendre à la justice équitable de la Suède pour mettre fin à cette lamentable saga».
#Assange response on PM David Cameron
— WikiLeaks (@wikileaks) 10 Février 2016
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Julian Assange a répondu aux déclarations de David Cameron dans un communiqué, en indiquant notamment l'absence de base légale pour son arrestation. «Je ne suis pas accusé, j'avais précédemment été reconnu innocent et la femme elle-même dit que la police a tout inventé et retourné les faits», a-t-il écrit. «J'avais déjà été réconu innocent par le procureur général de Stockholm qui avait classé le dossier avant qu'un autre procureur ne l'ouvre à nouveau pour des raisons politiques», a expliqué le fondateur de WikiLeaks.
«David Cameron est un mauvais perdant. Nous pourrions imaginer la malignité du gouvernement s'il avait gagné. Ce n'est pas une attitude digne face à une défaite. Ou on reconnaît le verdict des tiers ou on ne se lance pas dans la bataille», a ajouté Julian Assange.
Le 5 février, le groupe du travail sur la détention arbitraire de l’ONU avait rendu une décision en faveur de Julian Assange, et appelé à le libérer et à lui verser des indemnités. Cependant, la Suède et la Grande-Bretagne n’ont pas reconnu cette décision. Le parquet suédois prépare actuellement une requête pour interroger le fondateur du site WikiLeaks.
Julian Assange a été détenu à Londres en décembre 2010 à la demande des forces de l’ordre suédoises qui demandaient sur son extradition afin qu'il réponde d'accusations de viol portées contre lui. Il a peur, notamment, d'être extradé par le gouvernement suédois vers les Etats-Unis où il est poursuivi pour des infractions qui pourraient lui valoir de très nombreuses années de prison.
Le fondateur du site lanceur d'alertes s’est alors réfugié dans l’ambassade d'Equateur, à Londres, dans laquelle il vit depuis 2012, lorsqu'il a adressé une demande d’asile politique à Quito.