Manuel Valls a défendu son projet de loi constitutionnelle face aux députés
- Avec AFP
Les députés sont divisés sur le projet de loi constitutionnelle de «protection de la Nation» et ses deux articles sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. Les débats sont virulents ce matin à l'Assemblée nationale.
Cécile Duflot : «Nous devons refuser de voter une réforme qui pour la première fois réduit sensiblement nos libertés. Et voilà ce qui m'amène à demander le rejet de ce projet de révision constitutionnelle.»
Pour la députée, la gauche «a jeté aux oubliettes nos valeurs».
Cécile Duflot rappelle à Manuel Valls qu'il avait fait le constat d'apartheid. Puis, missile: "Au choc des mots a succédé le vide des actes"
— Abdelhak El idrissi (@Abd_Al_Hak) 5 Février 2016Cécile Duflot : «le dernier régime a avoir massivement utilisé la déchéance de nationalité est le régime de Vichy».
Duflot s'en réfère à Vichy et à la peine d'indignité nationale crée à la Libération, ça râle sur les bancs #directAN
— Helene Bekmezian (@Bekouz) 5 Février 2016Duflot rappelle qu'en 2010 la gauche s'était mobilisée contre la déchéance de nationalité proposée par la droite
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 5 Février 2016Cécile Duflot, députée Europe Ecologie les Verts, prend la parole et cite Montesquieu : «les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires»... «La révision est inutile et dangereuse».
Les débats continuent à l'Assemblée nationale.
Tout ce qui est proposé "ne nécessite pas de modifier la Constitution", explique Duflot. "C'est vrai", entend-on monter des bancs de droite
— laure bretton (@laurebretton) 5 Février 2016Un des projets d'attentats déjoués en France ces derniers mois l'a été «grâce à une perquisition administrative» menée dans le cadre de l'état d'urgence, a affirmé le Premier ministre Manuel Valls en défendant la constitutionnalisation de ce régime d'exception instauré après les tueries du 13 novembre.
«Les filières sont déstabilisées. De nombreux individus sont identifiés et placés sous surveillance. D’ailleurs, un des projets terroristes déjoués a pu l’être grâce à une perquisition administrative, menée dans le cadre de l’état d’urgence», a déclaré le chef du gouvernement. Selon des sources concordantes, M. Valls faisait référence à l'arrestation, en décembre à Tours, d'un Tchétchène de 27 ans apparaissant dans une vidéo où il menaçait les policiers.
#Valls : "La déchéance de nationalité est la réponse collective vis à vis d'autres Français qui ont porté atteinte à la vie de la nation"
— Helene Bekmezian (@Bekouz) 5 Février 2016Manuel Valls : «la prorogation de l'état d'urgence sera de quatre mois maximum, renouvelables».
Le Premier ministre Manuel Valls a estimé que face à la menace du terrorisme, les Français réclamaient «une unité sans faille», dans son discours défendant le projet de révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale.
«La lutte contre cette radicalisation sera l'affaire d'une génération», a expliqué le chef du gouvernement, rappelant que «la France est une cible» et que les Français demandaient à ses élus de «tout faire pour leur protection».
Inscrire l'état d'urgence dans la Constitution, c'est graver "dans le marbre" son caractère exceptionnel (Valls)
— Antoine Caupert (@AntoineCaupert) 5 Février 2016
Le Premier ministre a expliqué l'intérêt des changements de la Constitution comprenant notamment l'inscription de la déchéance de nationalité. Il a confirmé que le «principe d'égalité» entre les Français sera «inscrit» dans la Constitution sur la mesure controversée de déchéance de la nationalité, via un amendement du gouvernement au projet de loi de révision constitutionnelle.
Il a également fait valoir qu'un projet d'attentat avait été déjoué grâce à l'Etat d'urgence et aux facilités de perquisitions qu'il permet. Les débat vont continuer jusqu'au mercredi 10 février date à laquelle le vote solennel doit avoir lieu.