4 pages par jour ? Taubira aurait sorti le livre politique le plus rapidement jamais écrit
C'est à une véritable course contre la montre à laquelle s'est livrée l'ancienne garde des Sceaux pour rédiger son ouvrage contre la déchéance de nationalité. Il est publié quatre jours avant le début de l'examen du projet de loi à l'Assemblée.
Ce lundi 1er février, également cinq jours après sa démission du gouvernement, Christiane Taubira revient sur le devant de la scène médiatique avec la parution de son essai Murmures à la jeunesse dont l'agenda de confection semble avoir été particulièrement rythmé.
Bien que l'ex-ministre manie la plume avec habilité, les 100 pages de cet ouvrage tiré à 40 000 exemplaires ont été écrites particulièrement rapidement. La déchéance de la nationalité n'a été évoquée publiquement par le président François Hollande que le 16 novembre devant le Parlement réuni en Congrès à trois jours des attentats de Paris qui ont fait 130 morts.
Rapide ! 😨 Déjà un livre pour Taubira pic.twitter.com/57JOjtfwNO
— Mickaël Frison (@mkfrison) 31 Janvier 2016
Une sortie précipitée
Ce texte écrit en secret, imprimé en Espagne puis acheminé sur des palettes opaques a été présenté aux librairies comme un « livre sous X » pour réduire les risques de fuite, rapportent nos confrères du Monde. Le contact avec l'éditeur effectué le 10 janvier et le bon à tirer soit la version définitive signée le 18 janvier. En huit jours, Christiane Taubira aurait donc réussi l'exploit de sortir le livre de règlement de compte politique le plus rapidement de l'histoire.
Au maximum, si la ministre avait commencé sa rédaction au lendemain de l'annonce du maintien de cette disposition dans le projet de réforme constitutionnelle le 23 décembre, après avoir communiqué le jour d'avant sur son retrait, ce délai ne lui aurait laissé que 26 jours pour la rédaction de ce livre jusqu'au 18 janvier. Cela équivaut à la rédaction d'un peu moins de quatre pages par jour à rédiger parallèlement à la charge de travail de ministre de la Justice, poste que Mme Taubira occupe jusqu'au 27 janvier.
https://t.co/Q4hkiMkSwE
Soit elle est très rapide,soit elle a écrit ce futur chef-d'oeuvre pdt son mandat. La 2e solu. me pose 1léger prob
— Charly (@bower6958) 1 Février 2016
Une communication maîtrisée ?
Sa communication semble avoir été particulièrement bien maîtrisée depuis sa sortie du ministère de la Justice à vélo, suivie par une meute de journalistes et entourée par une dizaine de policiers qui la suivaient à petite foulée. En comparaison, Cécile Duflot, l'ex-ministre du Logement avait mis six mois à sortir «Voyage au pays de la désillusion», alors qu'elle gardait une expérience amère de son passage au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Christiane Taubira quitte son ministère sous les applaudissements... et à vélo https://t.co/Cf6zhurDXI#Taubirapic.twitter.com/KadYHZrPnQ
— L'Express (@LEXPRESS) 27 Janvier 2016
Alors que certains s'attendaient à un livre règlement de compte, il n'en est rien. « Osons le dire : un pays doit être capable de se débrouiller avec ses nationaux. Que serait le monde si chaque pays expulsait ses nationaux de naissance considérés comme indésirables ? Faudrait-il imaginer une terre-déchetterie où ils seraient regroupés », affirme l'ancienne ministre dans son livre axé sur la déchéance de la nationalité et sur le combat de la France contre le terrorisme.
Avec cet essai, Christiane Taubira se démarque des nombreux livres-programmes de personnalités politiques déjà sortis en librairie en cette nouvelle année. Après les 250 pages du chef des Républicains Nicolas Sarkozy pour «La France pour la vie», «L'Etat fort» du maire de Bordeaux Alain Juppé de la même longueur et les 320 pages de «Faire» de l'ancien premier ministre François Fillon, Jean-François Copé, le maire de Meaux, est la personnalité qui a sorti le livre le plus long avec 360 pages pour «Le Sursaut français».