La France, troisième pays le plus dangereux pour les journalistes en 2015
D’après le bilan établi par les Reporters Sans Frontières (RSF), la France s’est retrouvée au troisième place dans le classement des pays où le plus de journalistes ont péri lors de l’année 2015, après l’Irak et la Syrie.
«L’attaque contre Charlie Hebdo fait de la France le troisième pays le plus meurtrier pour les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions en 2015», révèle le rapport annuel des Reporters Sans Frontières publié ce mardi matin.
L’attaque sur la rédaction de l’hebdomadaire satirique «participe à l’inversion de la tendance de 2014 où deux tiers des reporters tués dans le monde l’avaient été en zones de conflits. Cette année, au contraire, deux tiers des journalistes tués l’ont été en temps de paix», regrette le groupe.
Au total, en 2015, RSF a recensé 110 journalistes professionnels tués en raison de leur métier ou décédés de morts suspectes dans le monde entier, dont 67 le motif principal était l’exercice de leur profession. En plus, 27 journalistes citoyens (blogueurs) et 7 collaborateurs de médias ont également été assassinés lors de l’année en cours.
#Bilan annuel de RSF : 110 journalistes tués en 2015 https://t.co/BQgnJt7KYP
— RSF (@RSF_RWB) 29 Décembre 2015
En tête des pays les plus meurtriers pour les journalistes professionnels cette année, figurent l'Irak (9) et la Syrie (10), suivis de la France (8), du Yémen (6), du Soudan du Sud (6), de l'Inde (5), du Mexique (3)et des Philippines (3).
Parmi les exactions qui ont marquée l’année, d'après RSF, on trouve à côté de l’attentat contre Charlie Hebdo «l’assassinat mis en scène du journaliste japonais Kenji Goto», décapité par Daesh.
En savoir plus : L’Etat Islamique a exécuté l’otage japonais Kenji Goto
Depuis 2005, au moins 787 journalistes ont été tués en raison de leur profession, une situation qui «révèle un échec des initiatives en faveur de leur protection», estime l’organisation, en appelant à travers son secrétaire général Christophe Deloire à «mettre en place un mécanisme concret pour l’application du droit international sur la protection des journalistes».