David Rachline : l’ex-enfant prodige du RN relégué dans l’ombre
© Getty ImagesLe RN refuse d’investir David Rachline, discrédité par des enquêtes judiciaires et des fréquentations polémiques. Officiellement vice-président, le maire de Fréjus ne participe pourtant plus à aucune instance du parti. Le RN cherche ainsi à se protéger d’un élu devenu encombrant sans provoquer d’explosion interne.
David Rachline reste vice-président du Rassemblement national sur le papier, mais plus dans les faits. À Fréjus, où il brigue un nouveau mandat en 2026, le parti confirme qu’il ne lui accordera pas son investiture. Une mise à distance soigneusement enveloppée de formules techniques comme « il n’a pas sollicité le logo », mais qui acte la rupture entre l’ancien protégé de Marine Le Pen et un RN obsédé par sa respectabilité à l’approche des municipales.
Depuis la parution du livre Les Rapaces en 2023, qui détaillait les zones grises de sa gestion locale, la carrière de Rachline s’est grippée. L’ouverture d’une enquête pour « prises illégales d’intérêts », « favoritisme » et attributions douteuses de marchés publics a achevé de convaincre la direction du parti d’effacer l’élu du Var des radars nationaux.
Des amis pas très fréquentables
Le maire, autrefois omniprésent dans les rendez-vous du RN, a disparu des universités d’été, des meetings et des campagnes. Sa seule visibilité se limite désormais à des soirées dans la permanence locale : ancien cadre du premier cercle, il ne joue plus le rôle que d'un simple militant.
Le coup de grâce est venu d’Instagram, où une photo publiée par Mediapart le montrait attablé avec deux figures néofascistes, Frédéric Chatillon et Logan Djian, tatouages nazis visibles. Le RN a tenté de minimiser : « Chacun mange avec qui il veut », mais l’image a scellé l’impossibilité de l’investir, au moment même où Jordan Bardella cherche à crédibiliser le parti avant les municipales.
Pourtant, aucune exclusion n’est envisagée : Rachline reste vice-président jusqu’au congrès de 2026. Une ambiguïté qui dit tout de la gêne du RN, coincé entre fidélité à l’un des siens et volonté de rompre avec un passé sulfureux. Dans les organigrammes, son visage demeure. Dans la stratégie du parti, il n’a plus de place.