Municipales 2026 à Paris : Dati et Grégoire misent sur l’«apaisement», Chikirou promet la «rupture»

Rachida Dati et Emmanuel Grégoire dévoilent leurs propositions choc sur la mobilité, tandis que Sophia Chikirou officialise sa candidature LFI avec un programme radical, fragmentant davantage la gauche dans une campagne municipale désormais lancée.

Les propositions des principaux candidats et l’annonce de la candidature Chikirou marquent le véritable coup d’envoi de la bataille pour la succession d’Anne Hidalgo à Paris. La droite et le PS font connaître leur programme et essayent de rassurer tandis que LFI choisit la voie d’une rupture sociale et écologique.

Deux visions pour calmer la circulation

Rachida Dati fustige un « chaos généralisé » et promet un « Paris apaisé » où le piéton redeviendra roi. Dans La Tribune Dimanche, la ministre de la Culture explique qu’elle sanctuarisera la place du piéton, élargira les trottoirs rue de Rivoli et autorisera expérimentalement le retour des voitures pour la seule desserte locale des commerces.

La ministre de la culture affirme qu’elle transformera les berges de Seine en grand parc urbain patrimonial végétalisé, en remontant les vélos sur les quais hauts rive droite. Accusée d’être la candidate de l’automobile, elle réplique qu’elle ne réduira pas l’espace vélo dans Paris mais rappelle que « les vélos n’ont pas à circuler sur les trottoirs ni à brûler les feux ». Elle envisage aussi de lever partiellement la limitation à 30 km/h dans le centre, d’installer des enrobés phoniques sur le périphérique et de créer un tarif résident abordable.

À gauche, Emmanuel Grégoire défend lui une « cohabitation apaisée » entre tous les usagers et souhaite rendre le bus à nouveau attractif pour les 250 000 Parisiens qui l’empruntent chaque jour. Il propose dix voies express sur les lignes les plus fréquentées. L’ancien adjoint d’Anne Hidalgo prolongera également la transformation des berges en espaces piétons et verts, du canal Saint-Martin jusqu’à Bercy, créant ainsi sept hectares de nouveaux jardins.

Sophia Chikirou lance l’offensive insoumise

C’est dans ce contexte que Sophia Chikirou a officialisé vendredi sa candidature LFI sous le slogan « Le nouveau Paris populaire ». Mise en examen dans l’affaire des comptes de campagne 2017, la députée assume : « Je suis l’opposé de ma caricature ».

Elle place le logement et l’enseignement au cœur de son projet, avec une agence locative publique, des HLM dans tous les arrondissements et un service communal massif pour les animateurs périscolaires. Elle attaque à la fois la « gestion sans audace » d’Anne Hidalgo et l’« austérité macroniste » de Rachida Dati. En plaçant Bruno Gaccio tête de liste dans le VIIe arrondissement, celui de Rachida Dati, elle vise les 10-12 % nécessaires pour se maintenir au second tour mais devra faire face à la concurrence des communistes et de Ian Brossat. À gauche, Emmanuel Grégoire ferme la porte à toute alliance avec LFI, tandis que David Belliard laisse la sienne entrouverte. Cette dispersion pourrait bien offrir la capitale à Rachida Dati en mars 2026, mais celle-ci doit aussi composer avec le candidat macroniste Pierre-Yves Bournazel.