Choose France : 30 milliards d’investissements tricolores annoncés malgré un contexte tendu

Lors du premier sommet Choose France dédié aux entreprises françaises, ce lundi 17 novembre à la Maison de la Chimie, l’exécutif dévoile 30,4 milliards d’euros d’investissements hexagonaux, dont 9,2 milliards de projets inédits, dans un climat marqué par l’incertitude politique et les craintes patronales.

Le chiffre record de 30,4 milliards d’euros injectés a été annoncé par le gouvernement pour le sommet Choose France. Porté par 151 projets recensés sur les douze derniers mois, ces investissements dépassent largement les 20 milliards de la précédente édition internationale. Près du tiers (9,2 milliards) correspond à des annonces réalisées spécifiquement pour cet événement, qui réunissait 163 entreprises françaises et se concluait par un dîner à l’Élysée.

Des projets phares mais un sommet critiqué

Parmi les opérations les plus emblématiques figure le méga-data center porté par Iliad (Free), EDF et le fonds Infravia, pour un investissement de 4 milliards d’euros. D’une puissance de plusieurs centaines de mégawatts, il deviendra l’un des plus grands d’Europe. La start-up Sesterce double quant à elle la capacité de son site IA d’Alixan (Drôme) pour 1,5 milliard d’euros. Danone injecte 300 millions d’euros pour relocaliser 45 000 tonnes de production et créer 500 emplois d’ici 2028. Derichebourg lance sept sites de recyclage (130 millions d’euros, 200 emplois), tandis que Sanofi, Safran ou Urgo confirment plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires. Sur TF1, le 17 novembre, le ministre de l’Économie Roland Lescure s’est félicité : « On est sur 151 projets qui représentent 30 milliards d'euros et des dizaines de milliers d'emplois ».

Ce sommet intervient alors que treize organisations patronales ont récemment alerté Sébastien Lecornu sur le risque de « délocalisation des cerveaux et des capitaux ». Sur France Inter, l’éditorialiste Dominique Seux raille une « câlinothérapie » à destination des entreprises et interroge sur la crédibilité du sommet, rappelant que les grands patrons ne se sont pas déplacés et qu’ils ont majoritairement préféré être représentés.

Derrière les chiffres flatteurs du sommet Choose France, la réindustrialisation marque le pas en France : selon Trendeo, le solde net d’ouvertures-fermetures d’usines est négatif depuis le début de l’année. Le gouvernement espère, avec cette « édition France », rassurer les entrepreneurs et démontrer que la dynamique Choose France bénéficie aussi bien aux investisseurs étrangers qu’aux champions nationaux.