En quête de position, Retailleau s’en prend au PS, à Macron et à Alger
© Compte X @BrunoRetailleauL’ancien ministre de l’Intérieur, désormais président des Républicains, multiplie les critiques virulentes contre la gauche, l’Élysée et Alger pour se repositionner au sein de son parti en vue de la présidentielle de 2027, alors qu’il peine à décoller dans les sondages.
Bruno Retailleau tente de se repositionner à droite en durcissant le ton sur tous les fronts. Après avoir claqué la porte du gouvernement début octobre, il assume pleinement son rôle de franc-tireur, fustigeant un exécutif qu’il accuse de s’agenouiller devant le Parti socialiste et de pratiquer une diplomatie laxiste avec l’Algérie.
Invité sur BFMTV le 6 novembre, Retailleau n’a pas mâché ses mots : « Olivier Faure décide et, malheureusement, le Premier ministre s’exécute. »
Bruno Retailleau: "Olivier Faure décide et malheureusement le Premier ministre s'exécute" pic.twitter.com/Xh2uosJjCf
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Reprenant la formule chiracienne, il dénonce les « deals » passés par Sébastien Lecornu avec les socialistes pour sauver le budget 2026, qualifiant ces derniers de « bonimenteurs » qui propagent le mythe d’une dépense publique vertueuse. Entré au gouvernement pour « faire barrage à la gauche », il se félicite d’en être parti avant de cautionner ce qu’il voit comme une trahison des valeurs de droite.
Sur Emmanuel Macron, le désamour est patent. Retailleau parle d’un président à « l’intelligence hors du commun » mais à « l’ego absolument hors du commun », accusant la « diplomatie des bons sentiments » d’avoir conduit à un fiasco total.
L’Algérie, terrain de repositionnement
C’est surtout sur les relations franco-algériennes que Bruno Retailleau tente d’imprimer son message comme il avait déjà pu le faire dans la presse écrite. « Ça fait des années qu’on tend la main », lance-t-il, regrettant que sa ligne de fermeté – cessation de la coopération sécuritaire pendant les JO, refus de reprendre les ressortissants dangereux – n’ait « jamais été assumée, ni au Quai d’Orsay ni à l’Élysée ».
Pour lui, Alger « nous utilise » et fait de la France son « bouc émissaire ».
"La France sert de bouc émissaire à tous les échecs" du régime algérien, estime Bruno Retailleau pic.twitter.com/QS5hfLQquK
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Il plaide pour la dénonciation des accords de 1968, déjà voté à l’Assemblée, « totalement déséquilibrés », qui coûteraient deux milliards d’euros par an, et pour le rétablissement du délit de séjour irrégulier. Autant d’éléments de différenciation avec l’exécutif qui permettent à l’ancien ministre de l’Intérieur de marquer sa différence avec le centre macroniste en vue de 2027.