France : Laurent Wauquiez, nouveau centre de gravité de la droite à l’Assemblée
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Laurent Wauquiez se distingue à l’Assemblée par sa maîtrise et son unité de groupe. Salué jusqu’à Matignon, il impose clairement sa ligne : pas d’impôts, plus de travail. Mais son ascension reste fragile face à l’autorité de Bruno Retailleau au Sénat.
Depuis deux semaines de débats budgétaires intenses, Laurent Wauquiez s’impose comme l’une des figures les plus solides du camp conservateur. À la tête des députés Les Républicains, il récolte les éloges, y compris dans les rangs du gouvernement.
« Des quatre groupes du socle commun, il est celui qui tient le mieux son groupe », confie une ministre. À Matignon aussi, on salue « un gros boulot, sans esbroufe ». Laurent Wauquiez, méthodique, a su se rendre incontournable dans les discussions sur la défiscalisation des heures supplémentaires ou la création d’une allocation sociale unique, tout en restant mesuré dans ses demandes.
Futur leader de la droite ?
L’ex-ministre, très présent dans l’hémicycle, s’est surtout distingué par sa capacité à maintenir l’unité de son groupe, au moment où une partie des siens craignait d’être entraînés dans une motion de censure mal calibrée. « Il s’est pointé et les a sauvés », résume un ministre.
Fort de ce soutien, Laurent Wauquiez aborde la séquence budgétaire comme un terrain familier, presque confortable. Le renoncement au 49.3 lui laisse un espace inédit pour peser sur les débats : « Papa et Maman ont paumé les clefs de l’appart, les députés doivent se débrouiller seuls », plaisante-t-il en privé.
Sa stratégie repose sur une ligne lisible : refus de toute hausse d’impôt et défense acharnée de la valeur travail. Deux marqueurs qui lui permettent d’incarner une droite classique, disciplinée et offensive, face à un camp macroniste en désordre et une gauche fracturée entre socialistes prudents et insoumis dominants. Dans cet hémicycle éclaté, Wauquiez semble retrouver un second souffle politique, maniant à la fois autorité et sens du compromis.
Mais cette renaissance demeure fragile. L’ombre de Bruno Retailleau, toujours fort de sa légitimité à la tête du parti, plane sur son ascension. Le passage du budget au Sénat donnera d’ailleurs au Vendéen l’occasion de reprendre la main et de réaffirmer son leadership. Entre émulation et rivalité, la droite parlementaire avance donc avec deux têtes, dans un équilibre aussi fécond que précaire.
