France : une taxe de 26 milliards sur les multinationales fait vaciller le budget 2026
© Compte X @L_insoumissionEn France, l’Assemblée nationale a adopté un amendement LFI-RN taxant les multinationales à hauteur de 26 milliards d’euros pour lutter contre l’évasion fiscale. Cette mesure, jugée «inapplicable» par Bercy, rend le budget 2026 quasi «invotable» pour la droite et le centre.
Dans une alliance inattendue, la gauche et le Rassemblement national ont fait adopter, le 28 octobre, un amendement porté par Éric Coquerel (LFI) visant à taxer les bénéfices des multinationales en fonction de leur activité réelle en France.
Ce « coup de massue » fiscal, censé rapporter 26 milliards d’euros, fragilise l’adoption du budget 2026, suscitant l’ire du gouvernement et des milieux d’affaires.
Réponse à la propagande fausse du gouvernement sur mon amendement adopté par Assemblée, pour taxer les bénéfices des multinationales réalisés en France ⤵️
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) October 29, 2025
La France peut décider de manière souveraine d'imposer davantage une société-mère, sans renégocier un accord bilatéral. pic.twitter.com/LLc8ZEvNsw
Inspiré par l’économiste Gabriel Zucman et l’association Attac, l’amendement impose un impôt de 25 % sur les bénéfices mondiaux des multinationales, proportionnel à leur chiffre d’affaires en France. « Si une entreprise réalise 10 % de ses ventes en France, elle paiera l’impôt sur 10 % de ses bénéfices, même s’ils sont déclarés ailleurs », explique Éric Coquerel. L’objectif est de contrer l’optimisation fiscale en récupérant un « déficit fiscal » estimé à 36 milliards d’euros par an.
Sur X, Clémence Guetté (LFI) s’enthousiasme : « 26 milliards, c’est le coût de la retraite à 60 ans ! C’est l’heure de vérité pour les macronistes et les socialistes. »
Hier, nous avons remporté un vote capital à l'Assemblée.
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) October 29, 2025
Le groupe insoumis a fait voter un dispositif anti évasion fiscale sur les grandes multinationales qui rapportera 26 milliards.
26 milliards, c'est l'équivalent du coût de la retraite à 60 ans, avec 40 annuités, pour…
Cette mesure, votée par 207 voix contre 89, a réuni toute la gauche et le RN, mais suscité l’opposition des Républicains, de Renaissance et de leurs alliés. Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, dénonce un « bras d’honneur à 125 pays », arguant que la taxe viole les conventions fiscales internationales, rendant son application improbable.
Bruno Retailleau (LR) fustige une « folie fiscale » qui « assomme l’économie ». Les milieux d’affaires s’inquiètent des retombées sur la croissance et l’attractivité française.
Le budget 2026, déjà fragilisé par d’autres amendements comme la taxe sur les superdividendes, devient « invotable » pour la droite et le centre, selon Marc Fesneau (MoDem).
#Budget : "Je suis très dubitatif, en l'état ce texte devient totalement invotable", déclare @MFesneau, qui appelle à "un ressaisissement". "La fabrique d'un budget ne peut pas être une œuvre d'irresponsabilité collective", complète-t-il.#DirectAN#Budget2026#PLF2026pic.twitter.com/bXCARRAj0A
— LCP (@LCP) October 29, 2025
Avec un passage au Sénat à venir, où la mesure risque d’être retoquée, et un calendrier législatif sous pression, l’adoption du budget s’annonce compromise, faisant planer la menace d’une crise politique majeure. La censure du gouvernement Lecornu II demeure possible, au risque de provoquer une dissolution de l’Assemblée nationale.