Lecornu étudie une baisse d’impôt pour les couples payés «légèrement» au-dessus du Smic

Sébastien Lecornu propose la prime Macron et une baisse d’impôt pour les couples modestes, visant à apaiser les syndicats avant sa déclaration de politique générale. Ces mesures, jugées insuffisantes par la CGT et le PS, interviennent dans un climat de grèves et de tensions sociales, alors que les arbitrages restent en suspens.
Le Premier ministre français, Sébastien Lecornu, explore des mesures sociales pour apaiser les syndicats. Il envisage le rétablissement de la prime Macron, réduite en 2024, et une baisse de l’impôt sur le revenu pour les couples gagnant chacun entre 17 000 et 27 000 euros annuels (soit légèrement au-dessus du Smic), ciblant cinq millions de foyers avec un gain moyen de 300 euros par an.
Cette « conjugalisation de la décote », rectifiée après une erreur initiale sur le Smic (1 476 euros nets mensuels non imposables), vise à alléger ou annuler l’impôt pour les bas revenus, en les traitant fiscalement comme des célibataires, bien que rien ne soit encore arbitré.
Lecornu réfléchit aussi à des avantages pour les transmissions aux petits-enfants et aux jeunes, dans un contexte où le « reste à vivre » des Français reste une préoccupation centrale, selon son entourage. Ces annonces, dévoilées avant sa déclaration de politique générale et les arbitrages budgétaires de 2026 (déficit à 4,7 %), surviennent alors qu’une intersyndicale, menée par Sophie Binet (CGT), appelle à de prochaines grèves, dénonçant huit ans de « sacrifices » pour les travailleurs.
Insuffisant pour le PS
La mesure fiscale, bien que saluée, est jugée insuffisante par Olivier Faure (PS), qui attend la rencontre du 3 octobre pour juger Lecornu. Ce geste, perçu comme un premier pas vers les syndicats, intervient après des critiques sur sa ligne politique et des négociations avec Les Républicains, qui exigent des mesures dures sur l’immigration.
Sébastien Lecornu, déjà sous pression, cherche à stabiliser son gouvernement resserré (20 à 35 ministres) tout en répondant aux attentes populaires, mais les arbitrages restent suspendus. Dans un climat de défiance, avec un RN dominant les sondages (33 à 35 %), ces mesures risquent de ne pas suffire à calmer la grogne, d’autant que le budget 2026 nécessitera des choix douloureux, amplifiant les attentes envers sa feuille de route. Les prochains jours seront plus que déterminants pour la suite de son gouvernement.