Législatives 2024 : la droite lourdement sanctionnée pour manque de parité

Le décret du 4 septembre 2025 révèle des pénalités financières massives pour non-respect de la parité aux législatives 2024. L’UDR, Les Républicains et le RN, en déficit de candidates, perdent des millions, tandis que LFI, le PS et DLF s’en sortent indemnes.
Le décret publié le 4 septembre au Journal officiel, fixant les aides publiques aux partis politiques pour 2025, met en lumière les difficultés pour de nombreux partis à respecter les règles de parité lors des législatives de 2024. Plusieurs partis, notamment l’Union des droites (UDR), Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN), subissent de lourdes sanctions financières pour n’avoir pas respecté l’obligation légale de présenter autant de femmes que d’hommes, avec un écart toléré de 2 %.
L’UDR de Ciotti, parti le plus lourdement pénalisé
L’UDR d’Éric Ciotti se distingue par son faible taux de candidates, avec seulement 11 femmes pour 52 hommes (17,5 %). Cette négligence lui coûte 1,4 million d’euros de pénalités, réduisant sa dotation à 33 597 euros malgré 1,2 million de voix obtenues. Les Républicains, dirigés par Bruno Retailleau, suivent de près : avec 88 candidates contre 178 candidats (33 % de femmes), le parti écope d’une amende de 1,07 million d’euros, divisant par deux son aide publique qui s’élève à 1,04 million d’euros.
Le RN, avec 239 candidates pour 264 candidats, perd 810 450 euros, mais conserve la plus grosse dotation, à 10 millions d’euros, grâce à ses 9 millions de voix. En revanche, La France insoumise, le Parti socialiste et Debout la France, ayant respecté la parité (à un ou deux candidats près), échappent à toute sanction. LFI et le PS reçoivent respectivement 4,1 et 3 millions d’euros. Fait notable, le Parti communiste français (PCF) est pénalisé de 68 328 euros pour avoir présenté plus de femmes (35) que d’hommes (32), une situation rare.
Les Écologistes, pourtant dirigés par une femme et largement favorables à la parité notamment du fait de leur proximité avec l’ONG Oxfam dirigée par leur ancienne secrétaire nationale Cécile Duflot, ont, eux, présenté 43 femmes et 48 hommes, un écart qui leur coûte 150 000 euros.
Les sanctions, prévues par la loi de 2000, soulignent l’importance du financement public, fixé à 64 millions d’euros en 2025, pour limiter l’influence de l’argent privé.
Si la parité progresse, certains partis peinent à s’aligner, au prix de lourdes conséquences financières. Un constat qui pourrait faire réfléchir les états-majors des partis concernés en cas de dissolution de l’Assemblée nationale après le vote de confiance, alors que le RN est donné en tête des enquêtes d’opinion.