La Chute de Sciences Po : un livre choc raconte la crise d’une institution d’élite française

La Chute de Sciences Po : un livre choc raconte la crise d’une institution d’élite française© Wiki commons
L'institut d'étude politique de Paris dit "Science Po".
Suivez RT en français surTelegram

Dans son ouvrage La Chute de la maison Sciences Po, la journaliste Caroline Beyer explore les crises qui ébranlent l’école des élites, de la mort de Richard Descoings aux manifestations propalestiniennes de 2024. L’avenir de l'école semble plus que jamais incertain.

Dans La Chute de la maison Sciences Po, paru le 22 mai aux éditions du Cerf, Caroline Beyer, grand reporter au Figaro, dissèque les soubresauts qui ont terni l’image de la prestigieuse institution parisienne. Longtemps perçue comme la fabrique des élites françaises, Sciences Po, située rue Saint-Guillaume dans la capitale française, est aujourd’hui fragilisée par des crises successives. L’ouvrage retrace des années de turbulences, depuis la mort brutale en 2012 de Richard Descoings, qui avait modernisé l’école, jusqu’aux récentes mobilisations propalestiniennes de 2024, marquées par l’occupation de l’amphithéâtre Boutmy, rebaptisé « Gaza » par des militants.

 

Une institution partisane

 

Caroline Beyer analyse les facteurs ayant conduit à ce qu’elle nomme une « déflagration ». L’ouverture sociale et internationale, saluée par la direction, a diversifié le recrutement, avec 22 % des admis venant d’Île-de-France en 2024 contre une majorité auparavant. Cependant, la suppression du concours d’entrée en 2021 et l’adoption d’une sélection « à l’anglo-saxonne » ont suscité des critiques. Les lycées privés parisiens, comme Franklin ou Stanislas, dénoncent un « boycott » implicite, avec une chute drastique des admis. Un professeur confie : « Le recrutement est marqué à gauche, favorisant des dossiers militants ». Cette évolution, couplée à une politisation croissante, a amplifié les tensions, notamment lors des manifestations de 2024, où une minorité agissante a paralysé le campus.

La gouvernance n’échappe pas au chaos. La démission de Mathias Vicherat en 2023, après une garde à vue pour violences conjugales, a exacerbé les fractures. Syndicats d’extrême gauche et collectifs féministes auraient, selon la journaliste, orchestré une « chasse à l’homme », révélant l’instabilité de l’institution. Caroline Beyer interroge : Sciences Po est-elle devenue « woke » ou simplement le reflet d’une jeunesse bourgeoise en quête de causes ?

 

La survie de l’école pourrait être menacée. En effet si selon un rapport de la Cour des comptes d’avril 2025 la situation financière de Science Po est robuste, avec une trésorerie de 121 millions d’euros en 2023 et des fonds propres en hausse, la dépendance aux frais de scolarité (+27 % pour le bachelor depuis 2016) et la suspension de financements (région Île-de-France, mécène McCourt) en raison des crises militantes fragilisent l’avenir. De leurs côtés, de nombreuses entreprises se détournent du recrutement d’étudiants sortant de l’école.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix