Enlèvements, tortures et rançons: les détenteurs de crypto-monnaies en France vivent dans la peur

Enlèvements, tortures et rançons: les détenteurs de crypto-monnaies en France vivent dans la peur
Image d’illustration. Les enlèvements et séquestrations par des criminels exigeant une rançon en cryptomonnaie, un phénomène en forte hausse en France selon plusieurs enquêtes.
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En pleine explosion des crypto-actifs, les investisseurs français deviennent des cibles. Enlèvements en pleine rue, tortures, doigts sectionnés: une vague de violences secoue la communauté des investisseurs. Des figures du secteur dénoncent une «mexicanisation» de la France et l’impuissance de l’État face à la criminalité.

La menace n’est plus virtuelle. Selon une enquête du Wall Street Journal publiée le 17 mai, des membres de la cryptosphère sont la cible de tentatives d’enlèvement en France. À Paris, trois hommes masqués ont tenté de kidnapper la fille du PDG de la plateforme Paymium, Pierre Noizat. En pleine rue, alors qu’elle était accompagnée de son enfant, les agresseurs ont tenté de la forcer à monter dans un fourgon. Grâce à l’intervention de son mari et d’un voisin armé d’un extincteur, la tentative a échoué.

Mais cet événement est loin d’être isolé. Toujours selon le Wall Street Journal, au moins cinq enlèvements liés aux cryptomonnaies ont été recensés récemment en France. Le 21 janvier, David Balland, cofondateur de Ledger, entreprise française qui conçoit des portefeuilles physiques de stockage sécurisé de cryptomonnaies, a été enlevé avec sa compagne. Une vidéo montrant un doigt coupé accompagnait la demande de rançon de 10 millions d’euros. Balland a été retrouvé grâce à un plan de récupération partielle de la rançon versée en crypto, dont une partie a pu être gelée.

Données piratées, vie privée brisée

Les criminels savent où frapper. Des piratages massifs, comme celui de Ledger en 2020, ont exposé les données personnelles de centaines de milliers d’utilisateurs, désormais disponibles sur des forums criminels. « On est en train de créer des fichiers géants que les criminels peuvent exploiter comme un catalogue », a dénoncé Alexandre Stachtchenko de Paymium sur France Info.

La loi française, en imposant la collecte d’informations privées (adresses, portefeuilles blockchain) via des textes comme la « Travel Rule », rend ces profils encore plus faciles à identifier. Pire encore, les outils d’anonymisation sont désormais interdits, ce qui empêche les utilisateurs de se protéger. « Il est désormais possible de savoir exactement combien de cryptomonnaies sont détenues par chaque Français », alerte l’expert en cybersécurité Renaud Lifchitz sur BFM TV.

« Mexicanisation » de la France: l’alerte du secteur

La psychose s’installe. Killian Desnos, influenceur crypto connu sous le nom de Teufeurs, a payé une rançon pour libérer son père enlevé. Plusieurs personnes quittent les réseaux sociaux par peur. D’autres se protègent par la force. Éric Larchevêque, cofondateur de Ledger, a carrément demandé publiquement le droit au port d’armes de catégorie B sur RTL : « J’ai des caméras de sécurité, des armes chez moi. Je m’entraîne ».

Face à la vague de violences, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a réuni les acteurs du secteur le 16 mai. Mais les annonces restent maigres: numéro d’urgence prioritaire, diagnostics de sécurité à domicile, formation par le GIGN ou la BRI. Pour Pierre Noizat, présent à cette réunion, il s’agit d’« une opération de communication ». Il accuse : « La violence dont ma fille a été victime est quotidienne pour plein de gens. On est en plein dedans ».

Dans ce climat délétère, la crainte d’un effondrement de la sécurité intérieure grandit. « Combien d’enlèvements faudra-t-il avant que la France agisse réellement ? », s’interroge un entrepreneur du secteur. Alors que les talents crypto fuient déjà vers Dubaï ou l’Asie, les acteurs dénoncent une dérive grave. Éric Larchevêque résume la situation sur X : « On met des cibles dans le dos des gens. La France, ce n’est plus un pays sûr ».

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