50 universitaires exigent la destitution de la présidente de Lyon 2 pour son manque de soutien à un professeur

Une tribune signée par 50 universitaires, dont Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry, demande la démission d’Isabelle von Bueltzingsloewen, présidente de Lyon 2, accusée de ne pas avoir soutenu Fabrice Balanche, professeur agressé par des militants pro-palestiniens lors d’un cours.
L’université Lumière Lyon 2 traverse une crise majeure. Une cinquantaine d’universitaires, parmi lesquels d’éminents intellectuels comme Xavier-Laurent Salvador, Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry, ont signé une tribune publiée le 18 avril dans Le Figaro, réclamant la destitution de la présidente Isabelle von Bueltzingsloewen. Cette initiative fait suite à la gestion controversée d’un incident survenu le 1er avril, lorsque le cours du géographe Fabrice Balanche a été violemment interrompu par des militants pro-palestiniens. Ces derniers l’ont traité de « sioniste », « raciste » et « islamophobe », l’obligeant à quitter l’amphithéâtre.
La violente campagne de dénigrement dont le géographe est victime est un signal d’alarme, s’inquiètent plus d’une cinquantaine d’universitaires dans une lettre ouverte signée par Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry. →https://t.co/NkPrGBnRytpic.twitter.com/BJuZOcC6Nk
— Le Figaro (@Le_Figaro) April 18, 2025
Loin de défendre son enseignant, Isabelle von Bueltzingsloewen a choisi, dans un entretien accordé à Tribune de Lyon le 16 avril, de critiquer Fabrice Balanche. Elle a qualifié ses propos de « complotistes » et « délétères », ajoutant ne pas être « étonnée » qu’il ait été visé en raison de ses prises de position médiatiques sur Gaza. Cette posture a choqué les signataires de la tribune, qui dénoncent une « rupture morale » et une « complaisance glaçante » face à l’agression subie par un universitaire dans l’exercice de ses fonctions. Pour eux, la présidente a remis en cause la légitimité scientifique de Fabrice Balanche, portant atteinte à la liberté académique, pilier de l’université.
Une université sous tension
Les universitaires dénoncent également un climat de « faiblesse institutionnelle » à Lyon 2, où des « forces radicales » imposeraient leur loi. Ils citent l’organisation répétée de soirées de rupture du jeûne du ramadan sur le campus, perçues comme des marqueurs idéologiques plus que spirituels. « Ce qui s’est passé à Bron est un signal d’alarme », écrivent-ils, appelant à protéger la rigueur scientifique contre les « passions identitaires » dans une université marquée par les violences et les dégradations d’extrême gauche.
Face à cette fronde, Isabelle von Bueltzingsloewen bénéficie du soutien isolé du sénateur écologiste Thomas Dossus, qui accuse ses détracteurs de maccarthysme.
Nous y voilà, purges et maccarthysme au menu. https://t.co/S1SXhnKiKU
— Thomas Dossus 🇪🇺 (@tomdoss) April 18, 2025
Cependant, les signataires de la tribune restent inflexibles : la présidente doit partir pour restaurer les « valeurs républicaines » de l’université. Ils réaffirment leur solidarité avec Fabrice Balanche, auteur reconnu et maître de conférences, dont le dernier ouvrage sur la crise syrienne a été primé.