Condamnation de Marine Le Pen : Paris manifeste pour défendre «l’État de droit» (VIDEO)

Plusieurs centaines de personnes manifestent ce 12 avril à Paris à l'appel des associations et syndicats pour défendre «l’État de droit», après les attaques contre la justice faisant suite à la condamnation de Marine Le Pen. Les participants dénoncent une atteinte «grave» à l’indépendance judiciaire.
Face aux récentes critiques visant le système judiciaire après la condamnation de plusieurs figures du Rassemblement national, dont Marine Le Pen, une trentaine d’organisations de la société civile et de syndicats ont lancé un appel à la mobilisation pour « défendre la démocratie » et « l’État de droit ».
« Nous appelons toutes celles et tous ceux qui partagent ces principes de démocratie à exprimer leur attachement à la justice et à l'État de droit en se rassemblant dans toutes les villes de France », ont écrit les organisateurs, parmi lesquels on a vu SOS Racisme, France Terre d'asile, la Ligue des droits de l'Homme, la Cimade, SOS Homophobie, Oxfam, Greenpeace, la CGT et Solidaires.
Dans la capitale française, plusieurs centaines de personnes se sont réunies sur la place de la République. Le député du parti « Europe Écologie Les Verts » Streevy Gustave a justifié sa présence par la volonté de défendre la démocratie française qui est « en danger ».
« C'est toujours important d'être assemblés et de tenir les digues et reconstruire des ponts. Regardez à l'Assemblée, regardez dans les médias, regardez ce qui se passe avec le RN. Je pense que l'État de droit est menacé », a-t-il déclaré à la correspondante de RT en français qui a assisté à la manifestation.
Anne Baudon, élue communiste à la mairie de Paris, a mis en avant également la nécessité de s'unir.
« Je suis là comme beaucoup de Parisiens aujourd'hui à la demande du Parti communiste, de la Ligue des droits de l'homme et de la CGT. Je pense que c'est important que ces trois instances soient réunies pour défendre l'État de droit, pour que les juges soient indépendants et pour que la décision de justice qui a été donnée soit respectée. C'est scandaleux ce qui est en train de se faire, y compris par certains médias, de remettre en cause ce que les juges ont décidé », a-t-elle conclu.
Le 31 mars, Marine Le Pen a été condamnée à cinq ans d’inéligibilité immédiate et à quatre ans de prison dont deux fermes aménagés sous bracelet électronique pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Selon une source judiciaire, le 11 avril, Marine Le Pen ainsi que onze cadres et députés du RN ont fait appel du jugement. Les douze autres personnes condamnées dans cette affaire ont choisi d’accepter leur peine. L’opinion publique reste divisée : les uns expriment leur défiance envers la probité des élus, les autres ne font pas confiance aux institutions judiciaires. Marine Le Pen qualifie sa condamnation de « décision politique » et de « chasse aux sorcières ».