Thierry Mariani : «On ne peut pas à la fois demander l’appui de la Russie et la sanctionner»
Alors qu'il vient de déposer une résolution au Parlement français demandant au gouvernement de lever les sanctions imposées à la Russie, le député des Républicains s'est félicité de la décision de l'Italie de bloquer leur prolongation par l'UE.
La démarche initiée mercredi 9 décembre par Thierry Mariani vise «à recueillir un nombre suffisant de signatures [de la part des parlementaires]. «J'ai pour objectif d'en recueillir au moins 150. Par la suite, j'envisage de les soumettre à l'Assemblée nationale en janvier prochain», a expliqué le député.
Le texte soumis au Parlement déplore des sanctions «non seulement inefficaces, mais aussi illégales en vertu du droit international». Contacté par RT France, Mariani explique le sens de sa démarche : «Je suis très déçu que la France n’ait pas pris cette initiative elle-même. On ne peut pas à la fois demander l’appui de la Russie sur certains théâtres d’opération et continuer à la sanctionner sur d’autres. Malheureusement ça ne me surprend pas, c’est une incohérence de plus dans la politique française. Ça montre aussi que quels que soient les discours, pour tout ce qui concerne la politique à l’est de l’Europe, on continue de s’aligner sur ce que demandent les Etats-Unis».
A la veille du jour où le député des Républicains partageait sa résolution, l’Italie se positionnait en faveur d’une «discussion sur le sujet» des sanctions contre la Russie, bloquant le renouvellement automatique de celles-ci par l’Union européenne.
«C’est une excellente nouvelle», s’est réjoui Thierry Mariani, poursuivant, «tout d’abord car ces sanctions n’ont servi à rien : la Russie n’a absolument pas changé sa politique. Au contraire, elles ont contribué à dégrader un peu plus le climat économique entre les pays européens et la Russie. Ensuite ces sanctions ont été prises sous la pression des Américains, donc je trouve l’Italie très courageuse d’avoir résisté quand une partie des pays européens a suivi».
Quant aux conséquences d'une telle démarche, il estime que «cela va permettre de se poser enfin les bonnes questions concernant les sanctions : pourquoi avoir imposé des sanctions ? Quel bilan en tire-t-on ? Il est temps aussi de réaliser que ces sanctions se sont retournées contre ceux qui les ont prises, car au final, ce sont surtout les échanges économiques entre nos pays et la Russie qui ont été pénalisés».