Jusqu'à cinq Rafale par mois : la France veut accélérer la production d'avions de combat

Dassault Aviation étudie la possibilité d’accélérer la production du Rafale jusqu’à cinq unités par mois. L’armée française prévoit d’augmenter ses commandes, tandis que l’Inde et le Portugal s’intéressent aussi à l’appareil. Des obstacles demeurent, notamment les taxes américaines sur les matériaux et les mesures de rétorsion européennes.
Dassault Aviation, entreprise française de l’aéronautique et de l’espace, prévoit d’augmenter la cadence de production de ses chasseurs Rafale, a annoncé Éric Trappier, PDG de la société, dans une interview accordée au Journal du Dimanche. Selon lui, Dassault Aviation «étudie la possibilité» de produire jusqu’à cinq exemplaires de Rafale de quatrième génération par mois. Il a toutefois précisé qu’aucune commande «concrète» n’avait été reçue à ce stade mais que l’entreprise avait déjà lancé une étude pour savoir s’il était techniquement possible d’atteindre un tel rythme.
«En 2020, nous livrions moins d’un Rafale par mois. Aujourd’hui, nous en sommes à plus de deux par mois et nous allons encore augmenter le rythme. En amont de la chaîne, nous sommes déjà à trois par mois. Il faut que nous y parvenions en bout de chaîne et c’est là que réside la difficulté car nous devons corriger toute anomalie chez un fournisseur. C’est toujours un défi mais nous prévoyons d’atteindre trois Rafale livrés par mois l’année prochaine, et quatre à partir de 2028-29», a expliqué le PDG de l'entreprise. Il a ajouté : «Nous avons entendu l’appel du président et étudions la possibilité de passer à cinq Rafale par mois». Éric Trappier a par ailleurs confirmé que les besoins de l’armée française, évoqués récemment par le ministre des Armées Sébastien Lecornu, s’élevaient à une trentaine de Rafale : une vingtaine pour l’armée de l’Air, et une dizaine pour la Marine.
Dans le même temps, Dassault Aviation envisage aussi de fournir ses appareils au Portugal et à l’Inde. Le dirigeant de l'entreprise a toutefois reconnu que des facteurs extérieurs, notamment les droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, ainsi que les mesures de rétorsion prévues par la Commission européenne, pourraient influencer la production : «Les surtaxes sur l’acier et l’aluminium touchent l’ensemble de notre chaîne d’approvisionnement. Et la Commission européenne prévoit des contre-mesures qui nous concerneront également car nous nous approvisionnons en partie aux États-Unis».
Le 18 mars, le président français Emmanuel Macron a annoncé le projet de déployer, d’ici 2035, deux nouveaux escadrons Rafale modernisés équipés d’ogives nucléaires sur la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains. À ce jour, les forces de dissuasion nucléaire françaises s’appuient sur trois bases aériennes : Saint-Dizier (Haute-Marne), Istres (Bouches-du-Rhône) et Avord (Cher).