Laurent Wauquiez : «Mon objectif, c’est la présidence de la République»

En visite à Toulouse, Laurent Wauquiez, président des Républicains à l’Assemblée, confie à La Dépêche du Midi son ambition pour 2027 : viser la présidence pour «reconstruire» la France. Pour cela il devra d’abord se défaire de son concurrent, Bruno Retailleau.
Laurent Wauquiez ne cache plus ses ambitions. Dans une interview à La Dépêche du Midi, le chef des députés LR, candidat à la présidence de son parti, a clarifié ses intentions : «mon objectif, c’est de reconstruire mon pays, notre pays. Et pour le reconstruire, je veux être dans les responsabilités qui permettent de le faire.» Quel rôle vise-t-il ? «Dans notre pays, il y a un poste où se décident les choses, c’est la présidence de la République», affirme-t-il, posant ainsi un jalon vers 2027. «Est-ce que j’arriverai à convaincre les Français ? Ça, c’est l’histoire qui s’écrira», ajoute-t-il, invoquant Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy comme modèles.
Pas favori, Wauquiez se mue en candidat offensif contre la gauche et le gouvernement
En campagne pour la présidence des Républicains face à Bruno Retailleau, Wauquiez sillonne la France, façon Chirac, prônant «le terroir, la convivialité, le respect» qui, selon lui, manquent aujourd’hui. À Toulouse, vendredi, il a visité le lycée Otzar Hatorah, dénonçant un «antisémitisme extrêmement inquiétant» qu’il attribue en partie à La France Insoumise, notamment via une affiche récente qu’il juge «indigne» et empreinte de «codes abject».
Les mêmes codes. LFI sombre toujours plus loin dans l’abject. pic.twitter.com/EwUCOECGZW
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) March 12, 2025
Cette posture offensive s’accompagne d’une critique du gouvernement : il fustige la ministre des Sports qui, lors d’une audition, a minimisé le port du voile dans le sport. «Il n’y a pas de place pour le voile dans le sport», martèle-t-il, défendant une laïcité stricte où «le sport, c’est l’intégration, c’est la France».
Pas de voiles dans le sport. Le principe de laïcité doit être strictement appliqué dans les compétitions sportives. Transiger, c’est se soumettre. https://t.co/C7lhT1PY2C
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) March 13, 2025
Face au ministre de l’Intérieur Retailleau, avec qui les relations se sont tendues dans le cadre de l’élection interne aux Républicains pour la présidence du parti, il distingue leurs rôles : «Bruno Retailleau ne peut pas critiquer le président de la République» en tant que ministre, tandis que lui veut une droite libre face à Emmanuel Macron. Sur l’Algérie, il va plus loin, qualifiant de «gravissime» l’espionnage révélé au ministère de l’Économie et appelant à dénoncer les accords de 1968.
Pour Laurent Wauquiez, la campagne actuelle est une «refondation de la droite» et pas une primaire, système qu’il rejette après les échecs de 2016 et 2021. S’il intervient peu à l’Assemblée, il dit travailler «en équipe» et mise sur un «sursaut» national, militaire et économique, pour séduire les Français d’ici 2027.