Les députés français divisés sur le conflit en Ukraine

Les députés français divisés sur le conflit en Ukraine© Wiki commons
Vue panoramique de l'Assemblée nationale à Paris.
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L’Assemblée nationale a débattu le 3 mars sur la guerre en Ukraine et la position de la France dans ce conflit. Les échanges ont témoigné de fractures sur la stratégie à adopter, notamment sur la défense européenne, le nucléaire et les relations avec les États-Unis.

Le 3 mars 2025, l’Assemblée nationale s’est penchée sur la guerre en Ukraine et ses implications pour la France et l’Europe, dans un débat sans vote convoqué sous l’article 50-1 de la Constitution. François Bayrou, Premier ministre, a ouvert les discussions en qualifiant la situation de «plus grave» survenue depuis 1945, revenant sur l’altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky du 28 février. «Une scène sidérante de brutalité», a-t-il déclaré, saluant la «résistance ukrainienne» sous les applaudissements d’une partie de l’hémicycle, mais pas des députés du Rassemblement national.

 

Le parti présidentiel en faveur de la guerre

 L’ancien Premier ministre, devenu président du groupe Renaissance, Gabriel Attal, s’est fait le porte-voix du parti de la guerre. À la tribune, il a ainsi déclaré : «Si la Russie arrête de se battre, il n’y a plus de guerre. Si l’Ukraine arrête de se battre, il n’y a plus d’Ukraine», appelant à augmenter le soutien militaire de l’Europe à l’Ukraine en reconsidérant la position de la France sur le gel des avoirs russes.

Il s’en est par ailleurs pris à Marine Le Pen, qui suggérait lors de la campagne présidentielle de 2022 une alliance militaire avec la Russie. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a de son côté affirmé qu’«il ne peut y avoir d’issue militaire au conflit : l’Ukraine ne peut pas gagner contre la Russie sans l’entrée en guerre de l’OTAN». S’opposant à une adhésion de Kiev à l’UE comme à l’OTAN, elle a par ailleurs appelé à un renforcement de la défense française par un «renforcement» de la «base industrielle» du pays, rappelant que «la politique de sécurité et de défense n’est pas une compétence de la Commission, mais celle des États».

De son côté, La France insoumise (LFI) a plaidé, par la voix du député Aurélien Saintoul, pour une «stratégie d’indépendance face aux USA», tout en affirmant un «soutien total à l’Ukraine». Jean-Paul Lecoq, du groupe communiste, a fustigé l’attitude du président Macron, qui dit vouloir la paix sans accepter de négocier avec le Kremlin.

 Les échanges ont également porté sur le rapport aux États-Unis Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a appelé à marquer une rupture avec les États-Unis : «l’Amérique du président Trump n’est plus notre alliée», plaidant pour une Europe plus autonome. À l’instar des Écologistes, via Cyrielle Chatelain, qui ont appelé l’UE à devenir «une force politique et militaire», allant même jusqu’à affirmer que «pour les dirigeants russes, l’objectif est l’annexion de l’Ukraine et le démantèlement de l’Europe». Les Républicains, membres du socle commun au pouvoir, se sont prononcés pour le soutien militaire à l’Ukraine, tout en rejetant l’idée d’une défense européenne impliquant le partage de l’outil nucléaire.

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