Taxe sur les «ultra-riches» : la gauche exulte après un texte voté à l’Assemblée
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Les députés de gauche ont fait adopter le 20 février une nouvelle taxe sur le patrimoine des «ultrariches», dite «taxe Zucman». Elle prévoit de taxer à hauteur de 2% le patrimoine des particuliers dont la fortune dépasse les 100 millions d'euros. Elle concernerait environ 1 800 foyers fiscaux.
«Grâce à notre mobilisation, l’Assemblée adopte la proposition de loi portée par Eva Sas et Clémentine Autain visant à instaurer un impôt de 2% sur le patrimoine des ultra-riches ! Une première étape vers plus de justice fiscale !» : Sur X, le groupe écologiste et socialiste à l’Assemblée nationale s’est félicité de l’adoption de la taxe Zucman le 20 février.
💚VICTOIRE❤️
— Groupe Ecologiste et Social (@Gpe_EcoloSocial) February 20, 2025
Grâce à notre mobilisation, l’Assemblée adopte la proposition de loi portée par @_EvaSas et @Clem_Autain visant à instaurer un impôt de 2 % sur le patrimoine des ultra-riches !
✊ Une première étape vers plus de justice fiscale !#JourneeEcoS2025#DirectANpic.twitter.com/imP0MT4EdB
Cette mesure instaure une taxation à 2% du patrimoine des particuliers dont la fortune dépasse les 100 millions d'euros. Votée avec 116 voix pour et 39 contre, le texte a été salué à la gauche de l’hémicycle mais critiqué au centre ainsi qu'à droite.
Ces «milliardaires» qui «s'en foutent plein les fouilles»
Le député, ex-Insoumis et rallié au groupe Écologiste, Alexis Corbière, s’est félicité du vote de cette taxe. Le député communiste Nicolas Sansu s’est, lui, insurgé contre l’opposition du centre et de la droite à cette mesure, qualifiée par le «socle commun» de «confiscatoire».
«Qu'est-ce qui est confiscatoire ? C'est celles et ceux qui, les milliardaires, s'en foutent plein les fouilles en prenant le travail des autres !» a lancé Sansu.
#DirectAN@NicolasSansu s'étrangle de colère face aux arguments de la droite qui s'oppose à l'instauration d'un impôt sur le patrimoine des ultra-riches.
— Députés Communistes (@deputesPCF) February 20, 2025
"Qu'est-ce qui est confiscatoire ? Que les milliardaires s'en mettent plein les poches grâce au travail des autres !" pic.twitter.com/UhzbLmJR92
Une réaction agacée aux oppositions venues du centre et de la droite. Ainsi, le député Renaissance Paul Midy a dénoncé «le risque de voir des milliards d’euros quitter la France et une baisse majeure de nos ressources publiques».
‼️ Etre le seul pays à adopter la #taxeZucman (5 fois l'ISF !), c’est prendre le risque de voir des milliards d’euros quitter la France et une baisse majeure de nos ressources publiques.
— Paul Midy (@midy_paul) February 20, 2025
La taxation et les ressources publiques, oui. Mais les idioties du #NFP, non merci. pic.twitter.com/sOT5xWS1b1
Chez Les Républicains, le député Philippe Juvin a déploré dans l'hémicycle, que la France soit déjà la «championne du monde, toutes catégories, de la fiscalité».
«Taxer c'est la paresse intellectuelle»
«Quand on taxe une entreprise, elle répercute toujours le coût, soit sur le client, soit sur l’emploi, soit en délocalisant» a-t-il défendu, brandissant également la menace d'un «exil fiscal». «Taxer c'est la paresse intellectuelle» a-t-il encore ajouté.
De son côté, le Rassemblement national (RN) s’est abstenu et n’a pas communiqué sur cette position de vote.
La taxe Zucman, en référence à l'économiste Gabriel Zucman, pourrait rapporter entre 15 et 25 milliards d'euros par an, selon ses promoteurs. Elle a cependant peu de chances d'être validée par le Sénat, majoritairement de droite, qui y est très hostile. De plus, certains opposants, comme le député Les Républicains Fabien Di Filippo, estiment qu'elle pourrait être jugée «confiscatoire» par le Conseil constitutionnel, rendant son application improbable.
De son côté, le gouvernement préconise un «impôt minimal différentiel» à hauteur de 0,5% du patrimoine, hors biens professionnels. En somme, s'assurer que le total des impôts versés avoisine à minima ce montant, avait développé dans une interview aux Échos la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Rendement estimé de la mesure : 2 milliards d'euros annuel.