Mayotte : François Bayrou présente son plan, Elisabeth Borne en plein naufrage
Alors que le Premier ministre François Bayrou a présenté son plan «Mayotte Debout» le 30 décembre, sa ministre de l’Education Elisabeth Borne s’est retrouvée au cœur d’une polémique après un accrochage avec des enseignants de l’archipel.
«Les annonces faites par le Premier ministre pour Mayotte vont incontestablement dans le bon sens. Nous formons le vœu que les espoirs des Mahorais ne soient pas à nouveau trahis et que ce plan soit mis en œuvre et respecté». La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée Marine Le Pen a salué les annonces faites par le Premier ministre François Bayrou à Mayotte le 30 décembre.
Les annonces faites par le Premier ministre pour Mayotte vont incontestablement dans le bon sens. Nous formons le vœu que les espoirs des Mahorais ne soient pas à nouveau trahis et que ce plan soit mis en œuvre et respecté. Comme députés, nous veillerons, bien sûr, au respect de…
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) December 30, 2024
Le chef du gouvernement a présenté une batterie de mesures pour la reconstruction de l’archipel frappée par le cyclone Chido le 15 décembre. Présente sur place la ministre de l’Education Elisabeth Borne s’est, elle, offerte une polémique en négligeant, selon les images diffusées par la presse française, la détresse d’enseignants témoignant de leurs difficultés.
«Mayotte Debout», le plan de François Bayrou pour l’archipel
«Je suis persuadé que beaucoup de Mahorais […] ont envi que Mayotte sorte du cycle dans lequel elle était enfermée». Après des premiers pas compliqués à Matignon, le Premier ministre François Bayrou a pu montrer un peu de satisfaction lors de son passage dans l’archipel sinistré de Mayotte. Devant les caméras de télévision le chef du gouvernement s’est félicité des applaudissements des élus, ponctuant son propos de la formule : «c’est pas fréquent».
💬 "Vous avez entendu les applaudissements des élus"
— BFMTV (@BFMTV) December 30, 2024
François Bayrou exprime sa satisfaction après sa rencontre avec les maires de Mayotte pic.twitter.com/5OCdIHV4jP
Parmi les mesures annoncées, le Premier ministre a évoqué l'objectif d'un rétablissement de l'électricité fin janvier, la remise en état du réseau d'eau avec l'aide de l'armée ou encore l’installation d’antennes Starlink pour les communications en urgence, la 5G d'ici l’été.
François Bayrou a également annoncé une loi d'urgence qui sera présentée le 3 janvier en Conseil des ministres. Le gouvernement demande par ailleurs la mise en place d’une interdiction de reconstruire les bidonvilles. Enfin la rentrée scolaire devra se faire «établissement par établissement» à partir du 13 janvier. Une annonce qui concernait la ministre d’Etat Elisabeth Borne qui était du voyage à Mayotte et dont le déplacement s’est avéré agité.
«L’empathie d’un poisson mort», Elisabeth Borne dans l’œil du cyclone médiatique
Venu dans les bagages de François Bayrou, la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne a suscité une vive polémique en faisant demi-tour alors que des enseignants étaient en train de témoigner de leurs difficultés face à la catastrophe. Des «images hallucinantes» selon le sénateur communiste Ian Brossat qui estime par ailleurs que la ministre a «l’empathie d’un poisson mort».
Images hallucinantes de la ministre de l’éducation qui tourne le dos à des enseignants de Mayotte qui décrivent la situation telle qu’elle…
— Ian Brossat (@IanBrossat) December 30, 2024
L’empathie d’un poisson mort. https://t.co/6qiDv62qQ3
Le député RN Frédéric Falcon a, lui, évoqué «le crépuscule d’un gouvernement hors-sol». Le Premier secrétaire du Parti Socialiste Olivier Faure a parlé d'une «image terrible» et estimé que son ancienne collègue socialiste «ne [pouvait] pas tourner les talons en méprisant le témoignage d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire».
Face à la polémique, Elisabeth Borne s’est défendue en publiant un message sur X assurant que «la séquence [est] tronquée» et «ne reflète pas mes échanges avec les deux enseignants au départ du collège de Kaweni».