Censure du gouvernement Barnier : des permanences parlementaires ciblées par des agriculteurs

Murées, peinturlurées ou recouvertes de fumier et de déchets : plus de trente permanences parlementaires à travers la France ont été dégradées par des agriculteurs ces derniers jours. Derrière ces actions, la FNSEA et les JA s’en prennent aux élus du NFP et du RN qui ont voté pour le renversement du gouvernement Barnier.

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«Tu es aussi bancal que ce mur» pouvait-on lire le 9 décembre sur une banderole accrochée à la permanence parlementaire du député Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et député des Landes qui, ironie du calendrier, sortait au début de l’automne un livre témoignage intitulé «en permanence», relatant son expérience de terrain dans sa circonscription.  

Comme lui, plusieurs élus du Nouveau Front Populaire (NFP) mais également du Rassemblement national (RN) ont vu leurs permanences dégradées par des agriculteurs en colère. Ceux-ci estiment que la motion de censure que l'opposition a voté au début du mois contre le gouvernement Barnier a suspendu les promesses engagées par celui-ci afin de répondre à la crise que traverse le monde paysan en France.

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs à la manœuvre

Derrière ces actions contre les locaux de ces élus se trouvent dans la majorité des cas : la Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FNSEA), le syndicat majoritaire des agriculteurs, mais également sa branche jeunesse : Jeunes Agriculteurs (JA).

Pour la députée Hélène Laporte du RN, dont la permanence a été dégradée le 9 décembre, ces syndicats se tromperaient «d’adversaire». L’élue en a profité pour pointer du doigt sur le réseau social X les relations entre ce syndicat et l’agro-business et d’affirmer que la FNSEA ne défend pas les «intérêts des agriculteurs français», relayant un message du deuxième syndicat agricole du pays - et premier concurrent de la FNSEA - la Coordination rurale.

Du côté des élus socialistes, la députée de la Côte-d’Or Océane Godard a dénoncé l’action des agriculteurs contre sa permanence en écrivant sur X : «en murant ma porte, vous m’empêchez de vous l’ouvrir comme j’ai pu le faire de nombreuses fois. Je le regrette». «Mon écoute et mon respect à votre égard demeurent intacts. La réciprocité est indispensable» a-t-elle assuré.

La permanence de l’ancien président François Hollande a également été prise pour cible le 6 décembre par des adhérents de la FNSEA. La majorité des députés visés n’ont cependant pas réagi sur les réseaux sociaux.

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a de son côté condamné ces dégradations affirmant qu’elle «veillera à ce que chaque député victime de ces dégradations soit accompagné par les services de l’Assemblée nationale dans le processus de dépôt de plainte et puisse bénéficier de la protection fonctionnelle quand cela s’avérera nécessaire».