Crise politique en France : pas d'accord de non censure, LFI et le RN mis au ban
A l’issue des discussions qui se sont tenues à l’Élysée le 10 décembre, le président français n'aurait pas obtenu d'accord de non censure de la part des oppositions. Mis au ban, les Insoumis s'agacent alors qu'un nouveau Premier ministre pourrait être nommé d'ici le 12 décembre.
«Cinq jours et deux rencontres à l’Élysée pour comprendre que le problème c'est Macron ! Maintenant c'est clair ? Il ne faut plus l'aider à gagner du temps et masquer son coup de force contre le résultat des législatives».
Les rencontres des gauches socialiste, écologiste et communiste avec Emmanuel Macron le 10 décembre n’ont pas été du goût du fondateur des Insoumis (LFI) Jean-Luc Mélenchon qui s’est montré très hostile à cette démarche sur le réseau social X.
Cinq jours et deux rencontres à l’Élysée pour comprendre que le problème c'est Macron ! Maintenant c'est clair ? Il ne faut plus l'aider à gagner du temps et masquer son coup de force contre le résultat des législatives. Pas d'accord de coalition ! Pas de "non censure". Revenez…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 10, 2024
Pour l’ancien candidat à la présidentielle, les membres du Nouveau Front Populaire (NFP) ne devraient pas se compromettre dans un accord de coalition ou de «non censure».
A l’issue de la rencontre entre les responsable de partis, un tel accord ne semble cependant pas encore se dessiner à en croire les informations recueillies par Le Figaro.
Dans les rangs de LFI, une telle hypothèse est unanimement condamnée, alors que le Rassemblement National (RN), via sa présidente, s’en est tenu à une critique plus mesurée.
L’état-major LFI en ordre de bataille contre un accord de non censure
Le coordinateur national de La France Insoumise, Manuel Bompard, a moqué l’idée d’un accord de non censure. «Et pourquoi pas se couper les bras pour ne plus pouvoir voter contre les lois macronistes ! C’est le concours Lépine des idées les plus suicidaires ?», a-t-il lancé sur X.
Le président LFI de la Commission des finance Éric Coquerel a de son côté affirmé sur le plateau d'une chaîne privée qu’«il n’y aura pas d’accord stable» du fait de «projets diamétralement opposés».
Pourquoi nous devons nous préparer à censurer le prochain gouvernement ?
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) December 11, 2024
J’explique ⬇️ pic.twitter.com/tTRdHcAT8V
Le député David Guiraud a de son côté interpellé ses alliés écologistes qu’il exhorte à ne pas «laisser du temps» à Emmanuel Macron.
Quant aux autres formations du NFP, aucune ne s’est déclarée ouvertement favorable à un accord de non censure, mais les communistes, les écologistes et les socialistes (PS) ont proposé de ne pas avoir recours à l'article 49-3 si un Premier ministre du NFP était nommé. Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a par ailleurs écarté l’hypothèse François Bayrou.
Ecarté des négociations à l’instar des Insoumis, le RN s’est exprimé par la voix de la présidente de son groupe à l’Assemblée Marine Le Pen sur le plateau d'une chaîne publique, ce 11 décembre, affirmant : «ce qui m'intéresse moi, c'est la vie quotidienne des Français» et d’écarter la participation «au gouvernement d’Emmanuel Macron».
Le nouveau Premier ministre pourrait être nommé, au plus tard, le 12 décembre par Emmanuel Macron, d'après des propos rapportés à une agence de presse française par des participants à la réunion à l'Élysée.