En pleine crise automobile française, le PDG de Stellantis poussé vers la sortie

Le PDG du consortium automobile Stellantis Carlos Tavares a présenté publiquement sa démission le 1er décembre après que le conseil d’administration du constructeur a décidé de son départ. Il part avec plusieurs dizaines de millions d’euros de bonus.

«Stellantis NV annonce que le Conseil d’administration de la société, réuni ce jour sous la présidence de John Elkann, a accepté la démission de Carlos Tavares de CEO de Stellantis avec effet immédiat». Sur le site officiel du consortium automobile français, le communiqué de presse est bref et fait savoir que le processus visant à nommer un nouveau PDG à la tête du groupe rassemblant des marques de voitures comme Peugeot, Citroën ou encore Opel et Fiat «aboutira au cours du premier semestre de 2025». En pleine crise du secteur automobile et alors que la France est touchée par des fermetures d’usines, le départ du chef d’entreprise de nationalité portugaise Carlos Tavares, qui empochera au passage plusieurs dizaines de millions d’euros, risque de faire grincer des dents.

«Pendant 9 ans, il va transformer le plomb en or»

Sur la chaîne spécialisée BFM Business, le journaliste commente le départ du PDG comme une «star mondiale de l'automobile» et d’affirmer: «Pendant 9 ans, il va transformer le plomb en or». Selon ce spécialiste, à son arrivée en 2014 chez PSA, il a amorcé une «remontada absolument phénoménale avec le rachat d’Opel, avec la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler qui va donner naissance à Stellantis», et de rappeler que le consortium concentre ainsi 14 marques dans le monde.

Le spécialiste évoque cependant la chute de 2024 avec l’action divisée par deux depuis le mois de mars et des profits divisés par deux également au premier semestre 2024, avant d’évoquer un «énorme gadin sur le marché américain» où les ventes se sont effondrées de 36 % au premier trimestre.

Le processus d’éviction du chef d’entreprise a débuté en septembre. Il s’expliquerait plus par la méthode de management du PDG, faite de pression sur ses équipes et de décisions radicales, que sur les performances économiques récentes du groupe automobile.

Avec une rémunération chiffrée à 36,5 millions d’euros en 2023, le PDG démissionnaire, fort de ses dix ans dans le groupe, devrait toucher un chèque de départ de plusieurs dizaines de millions d’euros

L’annonce du départ du PDG a fait plonger le cours de l’action Stellantis de 7% en bourse. John Elkann, héritier du groupe Fiat et président de Stellantis depuis 2021 assurera la transition. Deux profils sont évoqués pour le remplacement de Carlos Tavares : un Français, Maxime Picat et un Italo-Brésilien, Antonio Filosa.