Inéligibilité de Marine Le Pen : la droite se révolte contre une réquisition «politique»

Inéligibilité de Marine Le Pen : la droite se révolte contre une réquisition «politique»© Aurelien Morissard Source: AP
La présidente du groupe RN à l'Assemblée Marine Le Pen arrive à la salle d’audience du procès pour détournement présumé de fonds du Parlement européen, le mercredi 6 novembre 2024 à Paris.
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À l’occasion du procès des assistants parlementaires du FN, le parquet a requis le 13 novembre une peine de 5 ans de prison, dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre de Marine Le Pen laissant planer le doute sur sa candidature en 2027.

«Le parquet tente de museler la voix de millions de Français en visant Marine Le Pen. Ce n’est plus de la justice, c’est un acte politique à peine déguisé, destiné à éliminer la candidate du peuple». Le député Aurélien Lopez-Liguori s’est indigné sur le réseau social X, à l’instar de nombreux élus du Rassemblement National (RN) et personnalités de droite après les réquisitions du parquet contre la candidate malheureuse à l’élection présidentielle de 2022.

Le parti dirigé par Jordan Bardella a ainsi lancé une campagne de soutien à sa candidate des trois dernières élections présidentielles alors que le parquet a requis contre Marine Le Pen une peine de cinq ans de prison, dont deux ferme, cinq ans d’inéligibilité et une amende de 300 000 euros. 24 autres prévenus ont également vu des peines d’inéligibilité être requises contre eux devant le tribunal correctionnel de Paris dans un procès pour détournement présumé de fonds du Parlement européen impliquant la rémunération des assistants parlementaires des élus.

«Scandale», «gouvernement des juges», la droite à la rescousse de Marine Le Pen

Le vice-président du RN Sébastien Chenu a pris la défense de l’ancienne présidente du mouvement, affirmant avoir entendu déclaré au tribunal par «la procureure» à propos d’un des prévenus : «je n’ai aucun élément mais je ne peux pas demander la relaxe, ça me fait trop mal».  

La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a reçu des soutiens partout, notamment à la droite et même au centre. Ainsi l’eurodéputé Sarah Knafo, de Reconquête! (R!) a-t-elle déclaré auprès de média Frontières : «Quel scandale ! Marine Le Pen doit pouvoir se présenter à l’élection présidentielle» et a ajouté : «Ce n’est pas à un juge de décider qui est éligible. C’est aux Français». Le président de R! Éric Zemmour a lui affirmé : «Si Marine Le Pen était déclarée inéligible, on atteindrait alors un niveau sans précédent dans le gouvernement des juges». 

Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (DLF) et candidat à la présidentielle à plusieurs reprise a également porté sa critique sur l’appareil judiciaire en déclarant : «je ne peux pas croire que les juges lors du verdict s’attaquent ainsi à notre démocratie». Éric Ciotti, président de l’Union des Droites Républicaines (UDR) et allié de Marine Le Pen a pour sa part fait le parallèle avec le cas de François Fillon en 2017 et a affirmé : «le destin démocratique de notre nation doit se jouer dans les urnes et non dans les prétoires politisés».

Du côté des Républicains, le vice-président du parti Julien Aubert a déclaré à propos des réquisitions sur le réseau social X : «la vraie question est : est-ce que c’est suffisamment grave pour priver des millions de gens de leur candidate ?».

Le centre et la gauche plus discrets

Le centre macroniste ne s’est pas montré très loquace sur le sujet, seul Gérald Darmanin s’est exprimé. L’ancien ministre de l’Intérieur redevenu député a ainsi déclaré sur X : «Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant l’électorat Français».

À gauche, peu de commentaires sur cette affaire judiciaire, si ce n’est la député écologiste Sandrine Rousseau qui a énuméré des éléments de l’accusation contre Marine Le Pen : «vol d’argent public en bande organisée, voici ce que dit cette réquisition».

Le délibéré du jugement pourrait durer plusieurs semaines voir plusieurs mois pour Marine Le Pen et l’ensemble des prévenus. Après les réquisitions, la procédure suit son cours avec désormais les plaidoiries de la défense. Le procès se déroulera jusqu'au 27 novembre 2024.

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