En remportant une nouvelle vice-présidence, la gauche renforce sa présence au Bureau de l'Assemblée nationale
La coalition des gauches à l’Assemblée nationale a obtenu une nouvelle vice-présidence et se renforce au sein du Bureau de l’institution. Une élection remportée le 22 octobre au détriment de la droite, victime de désaccords au sein du bloc central.
« Je crois objectivement que c'est la défaite du socle commun ». Le député écologiste Jérémie Iordanoff, fraîchement élu à l’une des vice-présidences du Bureau de l’Assemblée nationale s’exprimait sur sa victoire mardi 22 octobre dans la salle des pas perdus à l’Assemblée nationale, pointant du doigt la désunion de la coalition au gouvernement composée de représentants de Renaissance, du Modem, d’Horizons et des Républicains.
Élu vice-président de l’Assemblée nationale.
— Jérémie Iordanoff (@iordanoff) October 22, 2024
Je remercie l’ensemble des groupes du NFP et au delà pour leur confiance.
Attaché au respect de notre institution, je ferai vivre au mieux le débat dans notre hémicycle. pic.twitter.com/pZrb7cXOk6
Le nouveau vice-président de la Chambre basse a développé, à propos de cette coalition: «Leurs divisions leur ont coûté une vice-présidence». Une affirmation confirmée par plusieurs observateurs de la vie politique.
« La droite la plus bête du monde »
L’historien Thierry Lentz, directeur de la fondation Napoléon n’a pas manqué d’égratigner la droite mais aussi le centre macroniste : «Décidément la droite la plus bête du monde et des macroniens qui se fichent bien de l'intérêt public». Une critique reprise par le rédacteur en chef du service politique du Figaro Guillaume Tabard qui s'est s’indigné : «Après Les Républicains qui laissent élire une France Insoumise à la tête de la commission des affaires économiques […] voici le MoDem qui offre à la gauche une vice-présidence», et de dénoncer le «"socle commun" le plus bête du monde». Le journaliste fait ici référence à l’élection de l’Insoumise (FLI) Aurélie Trouvé à la tête de la commission des affaires économiques après un désaccord au sein de la coalition gouvernementale.
Donc après @lesRepublicains qui laissent élire une @FranceInsoumise à la tête de la commission des affaires économiques jusqu'alors détenue par Renaissance, voici le MoDem qui offre à la gauche une vice-présidence jusqu'ici détenue par LR. "Socle commun" le plus bête du monde !
— Guillaume Tabard (@GTabard) October 22, 2024
Plus tôt, le mardi 22 octobre, le président du groupe Modem à l’Assemblée Marc Fesneau déclarait : «Il faut que chacun mesure qu'en démocratie, on a quand même le droit de présenter des candidatures». «On peut avoir des désaccords avec Laurent Wauquiez», a-t-il ajouté. Le Modem a finalement présenté la candidature du député Christophe Blanchet contre la candidate LR Virginie Duby-Muller.
Vice-présidence de l'Assemblée nationale : "Il faut que chacun mesure qu'en démocratie, on a quand même le droit de présenter des candidatures", déclare @MFesneau.
— LCP (@LCP) October 22, 2024
"On peut avoir des désaccords avec Laurent Wauquiez", ajoute le président du groupe Les Démocrates.#DirectANpic.twitter.com/ob2MVKseg1
Quelques heures plus tard, avant le vote, le député Renaissance François Cormier-Bouligeon avait fait savoir que l'accord passé «au moment de la composition du gouvernement a été rompu par la Droite républicaine puisqu'ils ont décidé de faire élire à la commission des affaires économiques une députée LFI» laissant présager un soutien en demi-teinte.
En dépit du retrait du candidat Modem pour le troisième tour du scrutin, la candidate LR a obtenu seulement 161 voix sur les 211 que comptent les députés de la coalition au pouvoir, contre 175 pour le candidat écologiste. Les autres candidats : Yoann Gilet pour le Rassemblement national et Olivier Serva pour Liot ont obtenu respectivement 125 et 25 voix.
Le Bureau de l’Assemblée nationale, déjà majoritairement composé d’élus du Nouveau Front Populaire, voit donc la gauche se renforcer dans cette institution. Cette majorité a déjà permis aux membres du Bureau de signaler l’ancienne ministre Aurore Bergé à l’appareil judiciaire après des accusations de faux témoignages.