Abayas et Qamis : Gabriel Attal veut une application de l’interdiction dès le jour de la rentrée
Le ministre de l’Education nationale Gabriel Attal a affirmé ce 31 août que les élèves portant l’abaya ou le qamis ne pourront pas se rendre en classe dès le 4 septembre. Sur les réseaux sociaux, la sortie du ministre a suscité de vives réactions.
Après la polémique soulevée par l’annonce de l’interdiction prochaine de l’abaya au sein des établissements scolaires, le ministre de l’Education nationale a remis une pièce dans la machine ce 31 août, s’attirant les foudres de ses détracteurs sur les réseaux sociaux.
Interrogé sur France Inter concernant l’application de cet interdit le jour de la rentrée, le ministre a précisé que si les élèves portant abayas ou qamis ne seront pas acceptés en classe, ceux-ci resteraient «accueillis» dans l’établissement afin que leur soit «expliqué le sens» de l’interdiction. «On a une règle qui est aujourd’hui claire», a-t-il lancé, mettant en avant «une attente» des chefs d’établissement.
Entre agacement et ironie
Si les représentants politiques se sont montrés plutôt discrets, des antennes de la CGT ont dénoncé «une polémique raciste pour cacher un vide politique». L’essentiel des critiques vient cependant d’internautes et notamment sur la précision faite par le ministre de l’interdiction des qamis, un vêtement pour homme dont la nature culturelle ou religieuse fait débat.
🚨 Voici notre communiqué sur la polémique amenée par notre ministre sur les abayas! 🚨#CGTpic.twitter.com/U6NBm7kKiC
— CGT Educ'action 93 (@CGTeducaction93) August 31, 2023
Sur cette dernière, certains internautes s’étonnent de la précision assurant qu’en France presque personne ne serait vu dans les écoles avec une telle tenue. D’autres pointent du doigt ce qu’ils considèrent comme un décalage entre le sujet vestimentaire traité et d’autres problèmes qui touchent l’école comme le suicide et le harcèlement. Enfin certains messages sur le réseau social X (ex-twitter) proposent aux collégiens et lycéens de se rendre en cours avec les tenues visées par le ministre.
Accueil des élèves et soutien de l’opinion
Conscient de la polémique suscitée par son annonce faite le 27 août, Gabriel Attal a voulu ce 31 août sur France Inter faire preuve de plus de pédagogie affirmant notamment : «Derrière l'abaya, derrière le qamis, il y a des jeunes filles, des jeunes garçons et il y a des familles. Des êtres humains avec qui il faut dialoguer». Toujours sur France Inter le ministre de l’Éducation a annoncé l’envoi d’une note envoyée aux chefs d'établissements pour indiquer la marche à suivre.
Les critiques de certains leaders de la NUPES à l’égard de cette interdiction sont loin d’être partagées par leurs électeurs : 64% des sympathisants de gauche s’opposent au port de ce vêtement dans les établissements publics (SR juin 2023) pic.twitter.com/cyNLj0dz71
— Ifop Opinion (@IfopOpinion) August 28, 2023
Soutenu par l’opinion publique, jusque chez les électeurs de La France Insoumise, dans cette volonté d’interdire l’abaya à l’école, le ministre l’est aussi par certains syndicats étudiants à l’image du Syndicat des personnels de l’Éducation nationale (SNALC) qui voit dans cette tenue une «infraction au principe de laïcité».