Emmanuel Macron veut sanctionner les familles de délinquants, la gauche monte au créneau

Emmanuel Macron veut sanctionner les familles de délinquants, la gauche monte au créneau Source: AFP
Emeute à Nantes, le 1er juillet (image d'illustration).
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Le président de la République a déclaré ce 4 juillet qu’il souhaitait que les familles de délinquants puissent être financièrement sanctionnées. Une mesure préconisée par la droite et rejetée par la gauche.

«Il faudrait qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles» de délinquants, a déclaré ce 4 juillet Emmanuel Macron. Des propos formulés lors d'un déplacement nocturne durant lequel le président a rencontré des agents de la Brigade anticriminalité (Bac).

Sans s’en prendre aux allocations familiales, Emmanuel Macron dit vouloir instaurer «une sorte de tarif minimum dès la première connerie», une mesure préconisée à droite depuis longtemps.

La droite revendique la paternité de la mesure

Pour autant, le président a précisé qu’il n’envisageait pas de toucher aux allocations familiales, préférant une sorte d’amende tarifaire.

Alors que le patron du Medef estime à un milliard d'euros le coût des émeutes pour les entreprises, le Rassemblement national est monté au créneau et son président Jordan Bardella a déclaré le 3 juillet aux micros de BFMTV : «Ce n'est pas aux Français de payer pour les dégâts.» Et d’ajouter qu’il faut désormais «suspendre les allocations familiales et les allocations sociales aux parents de mineurs récidivistes». Une déclaration étonnement moins brutale que celle du chef de l’État, puisqu’elle vise les récidivistes et non une première infraction, comme l’envisage Emmanuel Macron. Le RN a d’ailleurs communiqué officiellement en faveur de cette mesure et lancé une pétition.

Chez Les Républicains, le président du parti, Éric Ciotti, a quant à lui rebondi sur les propos du président en suggérant de «supprimer les allocations familiales aux parents des enfants absentéistes et délinquants». Un texte abrogé sous le quinquennat de François Hollande.

De son côté, le député apparenté LR, Meyer Habib, a pris pour exemple la Tunisie et le Maroc sur les ondes de Radio J, déclarant que là-bas, «ça n’arrive pas parce que les gens ont peur, il y a la fermeté du pouvoir».

Réticences au centre, refus catégorique à gauche

Le député Renaissance de Moselle Ludovic Mendes s'est prononcé contre une sanction financière pour les parents, s'opposant au président de la République.

Le conseiller régional PS d’Occitanie et ancien député Sébastien Denaja a dénoncé pour sa part une mesure qui creuserait les inégalités sociales.

La France insoumise, de son côté, s’est insurgée contre une mesure perçue comme allant contre l’apaisement voulu par le président. L’eurodéputée Manon Aubry évoque une mesure qui toucherait «au portefeuille de familles déjà ultra-précarisées».

Des outils existent déjà en la matière. Des élus de plusieurs villes ont pratiqué la suppression des aides sociales pour les familles de jeunes condamnés pour délinquance à l'échelle communale. C’est le cas de plusieurs villes tenues par Les Républicains, comme Valence dans la Drôme et Étampes dans l’Essonne.

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