Retraites: Macron se dit «à disposition» de l'intersyndicale et «appelle chacun à la responsabilité»
- Avec AFP
Emmanuel Macron a réaffirmé ce 24 mars que le gouvernement «continuerait d'avancer» sur la réforme de l'âge de départ à la retraite. Il s'est néanmoins dit «à disposition» pour discuter des conditions de travail ou de la rémunération des salariés
Le président français Emmanuel Macron a affirmé ce 24 mars que l'exécutif «ne céderait rien à la violence», alors que la mobilisation contre la réforme des retraites a été émaillée de nombreux incidents, soulignant que le pays ne pouvait «pas être à l'arrêt».
«Face aux violences, que je distingue des manifestations, nous continuerons à avoir la plus grande fermeté. Je condamne les violences auxquelles nous avons pu assister hier, j'appelle chacun à la responsabilité, et j'assure de mon soutien les forces de l'ordre qui ont fait un travail exemplaire», a souligné le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
«Nous ne cèderons rien à cette violence. En démocratie, on n'a pas le droit à la violence», a-t-il ajouté. «Pour le reste, nous continuons d'avancer, le pays le mérite, en a besoin», a-t-il encore dit.
Au total, 3,5 millions de personnes ont manifesté dans plus de 300 villes de France le 23 mars, selon le syndicat CGT, et 1,08 million selon le ministère de l'Intérieur, contre la réforme qui prévoit notamment le recul de 62 à 64 ans l'âge de départ en retraite.
Au cours de cette journée marquée par les violences les plus graves depuis le début du mouvement en janvier, plus de 450 personnes ont été interpellées et «441 policiers et gendarmes» blessés, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
11 enquêtes judiciaires confiées à l'Inspection générale de la police nationale
Il n'a cependant pas précisé combien de manifestants avaient été blessés alors que les images de violences sont légion sur les réseaux sociaux. 11 enquêtes judiciaires ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) depuis une semaine dans le cadre de la mobilisation contre la réforme contestée des retraites, a néanmoins annoncé Gérald Darmanin.
«Il se peut que, individuellement, les policiers et les gendarmes, souvent sous le coup de la fatigue, commettent des actes qui ne sont pas conformes à ce qu'on leur a appris à l'entraînement et à la déontologie», a-t-il concédé, appelant «dans ces cas-là [à] les sanctionner». Au moins trois enquêtes pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique ont été ouvertes par le parquet de Paris, selon une source proche du dossier, rapporte l'AFP.
Emmanuel Macron, qui se montre inflexible sur la réforme des retraites, s'est dit en revanche «à disposition» de l'intersyndicale pour avancer sur les conditions de travail ou de rémunération des salariés.
«Je suis totalement disponible, ainsi que le gouvernement, pour avancer tout de suite sur ces sujets», a-t-il ajouté, précisant que la réforme des retraites, impopulaire et contestée, devait poursuivre son parcours jusqu'à une décision du Conseil constitutionnel.