Retraites : Marine Le Pen raille une «négociation de marchands de tapis» entre le gouvernement et LR
- Avec AFP
Après une petite modification du projet de loi sur la retraite, Marine Le Pen s'est moquée des pourparlers entre le gouvernement et LR. Pour la présidente du groupe RN, «cela n'est pas suffisant» et elle se dit prête à voter le texte déposé par LFI.
Marine Le Pen a raillé le 6 février une «négociation de marchands de tapis» entre le gouvernement et LR sur la réforme des retraites, au lendemain du geste d'Elisabeth Borne sur les carrières longues.
«Je suis convaincue qu'il y aura un nombre important de députés LR qui s'opposeront à cette réforme», dont l'examen devait commencer dans l'après midi du 6 février à l'Assemblée nationale, «et je m'en réjouis», a ajouté la présidente du groupe RN, lors d'une conférence de presse.
La Premier ministre a annoncé dans le Journal du dimanche que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourraient partir à la retraite à 63 ans, et non 64, répondant ainsi favorablement à la demande des députés LR.
LFI punit ses propres électeurs, selon Marine Le Pen
«Nous entendons» la demande des élus de droite, a-t-elle ajouté. Si Marine Le Pen a reconnu que l'inflexion gouvernementale allait «dans le bon sens» et qu'elle voterait cette nouvelle disposition, «cela n'est pas suffisant», selon elle.
«Nous allons utiliser tous les moyens à notre disposition pour que ce texte ne soit pas voté en l'état», a rappelé la leader du RN, en indiquant que son groupe voterait en faveur de la motion de rejet de l'ensemble du texte déposée par LFI.
A propos de la «motion référendaire» portée par le RN, qui propose de soumettre le texte au vote populaire, Marine Le Pen a de nouveau fustigé les mélenchonistes, qui selon elle «s'enferrent dans un sectarisme qui ne punit pas le RN, mais les électeurs de LFI», les élus insoumis ayant laissé entendre qu'ils ne voteront pas la motion RN.
Les troupes de La France insoumise avaient elles aussi déposé une motion référendaire, avant le RN, mais les hautes instances de l'Assemblée nationale avaient décidé la semaine dernière d'un tirage au sort pour déterminer laquelle des deux devait être examinée, dont le groupe RN est sorti gagnant.
Le 6 février, à la suite du dépôt d'une troisième motion déposée par une partie du groupe Liot (indépendants) et des élus Nupes, Marine Le Pen a indiqué qu’elle accepterait de retirer la motion RN, à la condition que les autres groupes acceptent la co-signature des députés RN.
Sur le fond du projet de loi, «si la réforme était votée, il faut tout faire pour en limiter les effets, donc nous voterons les mesures qui atténuent la brutalité de cette réforme», a souligné l'ex-candidate malheureuse à la présidentielle.
«Mais sans le retrait de la mesure d'âge, il n'y a aucune chance que nous acceptions ce texte», a-t-elle prévenu, en fustigeant à nouveau l'attitude de LFI, dont elle a qualifié les quelque 13 000 amendements déposés d'«obstruction absurde». «Je suis persuadée qu'il existe à l'heure actuelle une absence de majorité sur ce texte : il serait aberrant que ceux qui se disent opposés à ce texte soient les mêmes que ceux qui empêchent d'arriver à un vote».
Les débats, dont le temps d'examen est contraint, doivent se terminer avant le 17 février, minuit, faute de quoi le texte sera directement transmis au Sénat.