France

Forte mobilisation dans la rue contre la réforme des retraites (EN CONTINU)

Plus d'un million de personnes selon le ministère de l'Intérieur et plus de deux millions selon le secrétaire général de la CGT, ont défilé ce 19 janvier en France contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.

Jeudi 19 janvier

Le ministère de l'Intérieur a estimé à 1,12 million le nombre de manifestants en France contre la réforme des retraites ce 19 janvier, dont 80 000 à Paris.

«Plus de deux millions» de personnes ont manifesté ce 19 janvier en France contre la réforme des retraites, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, alors que le chiffre du ministère de l'Intérieur n'est pas disponible dans l'immédiat.

Plus de 200 manifestations ont eu lieu à Paris et en régions, très majoritairement dans le calme, pour faire reculer le gouvernement sur son projet de porter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Quelques heurts, tensions ou dégradations ont été signalés à Paris, Lyon et Rennes.

Le reporter de RT France Lucas Léger fait le point au sein de la manifestation parisienne.

Madi Seydi, ancienne attachée parlementaire au Sénat, commente sur RT France la mobilisation de ce jour contre la réforme des retraites.

Au micro de RT France, Jérôme Rodrigues appelle à un retour massif du mouvement des Gilets jaunes.

Quelque 400 000 personnes ont manifesté à Paris contre la réforme des retraites, selon la CGT, alors que le chiffre des autorités n'est pas immédiatement disponible.

Selon l'AFP, centaines de milliers de manifestants ont défilé par ailleurs en régions pour faire reculer le gouvernement sur son projet de porter l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Quelques heurts ou dégradations ont été signalés à Paris, Lyon et Rennes.

400 000 manifestants ont défilé à Paris, selon la CGT. 

«Les Françaises et les Français ont choisi que je sois au second tour» de l'élection présidentielle, a expliqué Emmanuel Macron en Espagne, auprès des journalistes présents. Comme on lui faisait observer que des Français avaient voté pour lui au second tour contre la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen et non pour son programme, le chef de l’Etat Macron a répondu : «Oui, ça a aussi existé». Cependant, selon lui, «on ne peut pas non plus [agir] comme s'il n'y avait pas eu d'élections il y a quelques mois, c'est juste ça que je dis, avec beaucoup de calme», a-t-il affirmé.

Absent des manifestations du fait de l'hostilité des organisations syndicales à sa participation, le Rassemblement national s'en est quant à lui pris aux Républicains, accusés de n'être plus «que l’assurance-vie d’Emmanuel Macron» en raison de leur soutien affiché à la réforme.

Le leader des insoumis Jean-Luc Mélenchon a estimé que les syndicats unis ont réalisé «une démonstration impressionnante de leur audience populaire» et qu'Emmanuel Macron a perdu la «première manche» d'un conflit appelé à durer. «Le 21 on se retrouve à Paris», a lancé l'ancien candidat à la présidentielle. Une nouvelle marche est prévue, entre autres par LFI, à cette date, un choix qui a été critiqué par le secrétaire du Parti communiste Fabien Roussel.

Notre journaliste Lucas Léger confirme l'utilisation de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre à proximité de la place de la Bastille et constate que «le cortège ne bouge pas».

Le journaliste Marc Endeweld signale des «mouvements de foule» dans le cortège parisien, et estime que les forces de l'ordre prennent «de sacrés risques» en utilisant du gaz lacrymogène boulevard Voltaire, compte tenu de l'affluence.

L'AFP rapporte que des membres de «groupuscules radicalisés et violents» ont jeté des poubelles, des bouteilles et des fumigènes sur les forces de l'ordre. Les unités mobiles se sont en réaction projetées pour disperser le groupe en faisant usage de gaz lacrymogènes, à quelques pas de la place de la Bastille. 20 interpellations ont été effectuées lors de la manifestation, selon la préfecture de police.

L'ONG Oxfam, dont le rapport publié en début de semaine a été cité à plusieurs reprises dans les débats autour de la réforme, s'est réjouie de voir une banderole de 20 mètres déployée pour reprendre sa proposition de taxer les milliardaires à hauteur de 2% afin de financer les retraites. «On n’a pas besoin de cette réforme des retraites !», a clamé l'ONG.

Le média Quartier général a publié une vidéo montrant les forces de l'ordre en mouvement avant une charge au niveau du boulevard Beaumarchais. Du gaz lacrymogène a été employé.

Compte tenu de l'affluence dans le cortège parisien, un itinéraire bis a été mis en place par la préfecture de police, selon BFM TV. Les forces de l'ordre sont intervenues pour empêcher la dégradation d'un bâtiment d'une société d'assurance, d'après la chaîne.

L’AFP confirme que la participation aux manifestations a dépassé celles de 2019 dans de nombreuses villes moyennes, se basant sur les chiffres des autorités. L’agence de presse cite entre autres Angoulême, où la police a dénombré 9 000 participants, soit près du double de la mobilisation précédente.

Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène à Paris, ou des heurts ont éclaté avec des manifestants.

Depuis l’Espagne, Emmanuel Macron a évoqué une réforme «juste» que la France, «décalée» par rapport à ses voisins, se devait de mener. La réforme des retraites a été, d'après le président de la République, «démocratiquement présentée et validée».

«Je fais confiance aux organisateurs pour que cet expression légitime de désaccord se fasse sans trop de désagréments pour nos compatriotes et sans débordements ni violences», a déclaré le chef de l’Etat à propos de la mobilisation du jour, alors que la situation semble se tendre dans le cortège parisien.

Environ 40% des effectifs du groupe Engie (ex-GDF Suez) dépendant du statut des électriciens et gaziers sont en grève contre le projet de réforme des retraites, a indiqué l'énergéticien à l’AFP. Pour les autres salariés français du groupe, relevant du droit privé, le taux de grévistes était de 7%, selon Engie. En dépit de ce mouvement social, Engie «n'anticipe pas de conséquences pour les clients».

Selon la journaliste Florence Labbé, qui anime le média en ligne L'Echiquier social, «les premiers chiffres des autorités attestent d'une mobilisation très importante», avec des chiffres particulièrement significatifs dans des villes moyennes telles que Pau (plus de 13 000 manifestants), Angoulême (9 000) ou encore Châteauroux (8 000). Les niveaux sont selon elle «comparables voire supérieurs à ceux de 2019», au démarrage de la contestation de la précédente réforme.

Près de trois fonctionnaires sur dix (28%) étaient en grève à la mi-journée  journée dans la fonction publique d'Etat, qui compte 2,5 millions d'agents, selon des chiffres communiqués par le ministère de la Fonction publique, en baisse de cinq points par rapport à 2019.

Dans la fonction publique territoriale, qui compte près de deux millions d'agents, le taux de grévistes s'élève à 11,3%. Dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d'agents), il atteint 9,9%, deux pourcentages supérieurs à ceux du 5 décembre 2019, premier jour de grève contre le précédent projet de réforme des retraites.

A Lille, où le départ de la manifestation était prévu à 14h30, le journaliste de 20 Minutes Mikael Libert parle d'une manifestation bien suivie, à laquelle participent notamment les pompiers.

Le quotidien régional Nice-Matin a évoqué un «cortège impressionnant» dans les rue de Nice. La CGT a annoncé la présence de 18 000 manifestants, un chiffre qui n'avait pas encore été confirmé, selon nos confrères.

D'après notre journaliste, Lucas Léger, présent à la manifestation parisienne, le Gilet jaune Jérôme Rodrigues se trouve dans le cortège.

A Amiens, le cortège s'est élancé aux alentours de 14h30, France Bleu Picardie évoquant une place Léon Gontier «remplie de manifestants». Selon Le Courrier Picard, Beauvais connaissait aussi une forte mobilisation, avec près de 3 000 personnes rassemblées.

Selon la CGT, 38 000 personnes ont défilé à Lyon.

La mobilisation a été forte à Grenoble, la télévision locale évoquant un cours Jaurès (l'une des principales artères de la ville) «noir de monde» et des dizaines de milliers de participants. 35 000 personnes ont été recensées par la CGT, 18 000 selon la police.

Le média régional Tendance Ouest, après avoir évoqué une «foule compacte» au démarrage de la manifestation, indique que le cortège est arrivé place de l'Hôtel de ville au Havre. Les syndicats comptent au moins 30 000 manifestants, soit «plus que le 5 décembre 2019 contre la réforme avortée du gouvernement Philippe», relève-t-il. La préfecture totalise pour sa part 11 000 personnes.

Les députés LFI sont présents dans le cortège parisien, selon notre reporter sur place Lucas Léger.

44,5% des effectifs totaux d'EDF étaient en grève à la mi-journée, selon la direction de l'entreprise.

Selon le Snes de la Sarthe, la manifestation au Mans rassemble également «beaucoup de monde». Le quotidien Ouest France confirme en évoquant une mobilisation de «grande ampleur».

Suivez en direct la manifestation parisienne qui s'élance à 14h de la place de la République en direction de la place de la Nation.

D’après le média Quartier général, des «dizaines de milliers de personnes» sont rassemblées place de la République à Paris.

Selon les organisateurs de la manifestation marseillaise, 150 000 personnes ont défilé dans la cité phocéenne. La préfecture de police a elle dénombré 26 000 participants.

Les premiers chiffres remontés par les autorités attestent d'une mobilisation très importante : au moins 30 000 personnes ont ainsi défilé à Toulouse, 26 000 à Marseille, 15 000 à Montpellier, 14 000 à Tours, 13 600 à Pau, 12 000 à Perpignan et Orléans, 8 000 à Châteauroux, 9 000 à Angoulême ou encore 6 500 à Mulhouse et Périgueux.

La mobilisation contre la réforme des retraites «est au-delà de ce qu'on pensait», s'est félicité le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, au début de la manifestation parisienne alors que son homologue de la CGT Philippe Martinez estimait que «le million de manifestants allait être dépassé».

«On est clairement sur une forte mobilisation"» a déclaré Laurent Berger. «Cette mobilisation est réussie», s'est pour sa part réjoui Philippe Martinez, saluant «une union des syndicats, gage de confiance pour les salariés».

D'après notre journaliste, Lucas Léger, présent à Paris pour couvrir la manifestation, le cortège qui doit partir à 14h de la place de la République se met en place.

Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis à Bordeaux, selon Sud Ouest.

D'après une source syndicale citée par l'AFP, le taux de grévistes à la SNCF est de 46,3%. Dans le détail, on compte 77,4% de grévistes chez les conducteurs de trains de voyageurs, 50,8% chez les contrôleurs ou encore 48,4% chez SNCF Réseau, où travaillent les aiguilleurs et les agents chargés de la maintenance des voies.

A Rennes, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et du canon à eau pour «tenter de disperser la vingtaine de casseurs qui s'en prend aux commerces», d'après France Bleu Armorique.

Selon nos confrères de La Voix du Nord, 6 500 personnes ont défilé à Valenciennes, 6 000 à Boulogne et à Calais, 4 000 à Arras et Douai, environ 3 500 à Cambrai et plus de 2 000 à Maubeuge. La manifestation prévue à Lille devrait s'élancer à 14h30.

Plusieurs milliers de personnes sont présentes à Rennes, d'après France Bleu Armorique.

D'après 20 Minutes Nantes, «des milliers voire dizaines de milliers de personnes» ont battu le pavé dans la préfecture de Loire-Atlantique.

Le ministère de l'Education nationale a mis en ligne un communiqué de presse dans lequel il annonce un taux d'enseignants grévistes de 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire (collèges et lycées), bien en-deçà des chiffres avancés par les syndicats.

«Je crois que déjà il y a une bataille qui est perdue par le gouvernement [...], celle d'avoir convaincu les gens», a estimé Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, au début de la manifestation à Marseille. «Cette réforme n'a pas de sens» et Emmanuel Macron «ne tiendra pas», a-t-il également assuré, ajoutant à propos du président de la République : «Il faut qu'il arrête, cela n'a pas de sens, ce bras de fer est inutile [...], cela l'honorerait.»

«Dans le passé il y avait toujours un doute, est-ce que le système [du régime des retraites] est en danger… […] mais [les gens] savent qu'on leur ment, que ce n'est pas vrai, on est encore en train de leur prendre un petit bout de vie pour le donner à d'autres, qui sont déjà ceux qui se gavent», a-t-il fait savoir.

Selon lui, les membres du gouvernement «ne savent déjà pas ce qui va se passer après demain et ils prétendent savoir ce qui va se passer dans 10 ans».

Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a annoncé que 65% des enseignants de collèges et lycées étaient grévistes. «65 % des professeurs, CPE, PsyEN, AED et AESH sont en grève jeudi [19 janvier] dans les collèges, les lycées et les CIO [centre d'information et d'orientation]», assure le syndicat dans un communiqué.

Il évoque «des pics à plus de 80 % de grévistes dans certains établissements» et «des collèges fermés dans plusieurs académies». La grève «est majoritaire contre le projet de réforme des retraites du président Macron et témoigne d’une grande colère dans la profession. Le message est clair : 64 ans, c’est non, 43 années de cotisation, c’est non !», martèle le Snes-FSU.

Selon un de nos confrères de Ouest-France, de nombreux manifestants sont rassemblés à Saint-Nazaire. «Saint-Nazaire n'avait pas connu un tel cortège et une telle mobilisation depuis plus de 10 ans», a-t-il écrit sur Twitter.

La manifestation à Marseille vient de s'élancer, d'après nos confrères de La Provence.

Selon des images de France Bleu Normandie, des centaines de manifestants sont présents au Havre.

Sur Sud Radio, le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot a déclaré : «On est partis pour un conflit dur. Il faut enlever le totem de l’âge de départ et de l’allongement de la durée de cotisation.»

S'exprimant sur BFMTV, le chef de la CFDT, Laurent Berger, s'est dit «pas très inquiet» sur le niveau de mobilisation. «Beaucoup de gens nous disent on va venir manifester, des gens qui disent on ne vient pas d’habitude mais là on en a assez [...] C’est la première journée de mobilisation, il faut faire une démonstration de force, au sens pacifique du terme», a-t-il ajouté.

La réforme des retraites «canalise tous les mécontentements» en France, a estimé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, jour de mobilisation massive contre ce projet phare du gouvernement, face auquel l'unité syndicale est la preuve que «le problème est très grave».

«Cette question des retraites canalise tous les mécontentements», a déclaré le numéro un de la CGT interrogé sur Public Sénat. Il a évoqué les manifestations qui se dérouleront dans la journée évoquant «le reflet médiatique de ce mécontentement».

«Aujourd'hui, ça va être une très grosse journée de mobilisation, de surcroît quand tous les syndicats sont d'accord», a ajouté le leader syndical. «C'est un vrai marqueur. Quand les syndicats sont d'accord, c'est rare, c'est que le problème est très grave. On est d'accord pour dire que la réforme est injuste», a-t-il poursuivi.

Le mouvement de grève contre la réforme des retraites était suivi par 70 à 100% de grévistes dans la plupart des raffineries du groupe TotalEnergies, a indiqué la CGT du groupe. «Partout, les expéditions ont été suspendues», a déclaré à l'AFP Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

Selon un premier point de la CGT, il y avait 100% de grévistes dans les équipes du matin pour la bio-raffinerie de La Mède, le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, et l'usine pétrochimique de Carling (Moselle). La raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) connaissait 95% de grévistes et celle de Normandie 80%, alors que les équipes de la raffinerie de Feyzin (Rhône) étaient en grève à plus de 70%, selon Eric Sellini.

«Rien ne rentre ni ne sort» de ces installations, a assuré le syndicaliste. Il n'avait pas de chiffres en revanche pour le site de Grandpuits, en Seine-et-Marne.

Les matinales du service public, radio et télé, sont en majorité perturbées par «un appel à la grève de l'ensemble des organisations syndicales» contre la réforme des retraites, selon les messages diffusés.

Les baisses de production d'électricité organisées par des agents EDF pour contester le projet gouvernemental sur les retraites se sont fortement intensifiées, atteignant au moins l'équivalent de deux fois la consommation de Paris, a appris l'AFP auprès de la CGT et du gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE.

«C'est le début de la lutte jusqu'au retrait !», écrit la fédération CGT Mines Energie dans un tract sur les réseaux sociaux, annonçant «plus de 7 000 MW de baisse de production sans aucun impact sur les usagers». «C'est énorme : on ne lâche rien !», ajoute le tract de la fédération nationale des mines et énergie FNME CGT.

Des centaines de milliers de personnes attendues dans la rue, des grèves et leur cortège de perturbations à l'école ou dans les transports : les syndicats donnent ce 19 janvier le coup d'envoi d'une mobilisation qu'ils espèrent assez «puissante» pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites, qui sera présentée en Conseil des ministres le 23 janvier avant des débats à l’Assemblée s’annonçant particulièrement houleux.

Face au projet gouvernemental, les huit principaux syndicats présentent un front uni inédit depuis la réforme de 2010. Plus de 200 points de rassemblement sont prévus en France, les autorités attendant 550 000 à 750 000 manifestants, dont 50 à 80 000 dans la capitale. Les premiers manifestants battront le pavé dès le milieu de la matinée avant que le cortège parisien ne s'ébranle à 14h depuis la place de la République, en direction de Nation. Des manifestations sont prévues dans de nombreuses villes, dont Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux ou encore Clermont-Ferrand.

Plus de 10 000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 3 500 à Paris, où le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a expliqué redouter l'afflux d'un «petit millier de personnes» susceptibles d'en découdre avec les forces de l’ordre, citant des «ultragauche» ou des «ultrajaunes» (label censé qualifier des Gilets jaunes radicalisés).

Les syndicats espèrent réussir une «démonstration de force»

De nombreux services publics font l'objet d'appels à la grève, principalement dans l'éducation, l'énergie ou les transports, mais aussi dans la police. La SNCF prévoit une circulation «très fortement perturbée» avec un TGV sur trois, voire un sur cinq selon les lignes, et à peine un TER sur dix en moyenne. Le métro parisien est également «très perturbé», avec une ligne 8 totalement fermée et douze autres ne fonctionnant, parfois partiellement, qu'en heures de pointe. Un train sur deux devrait circuler sur les RER A et B.

Le mouvement s'annonce aussi très suivi dans les écoles, avec 70% d'enseignants grévistes dans le premier degré. Dans le secondaire, de nombreux professeurs seront absents, et des blocus de lycées sont attendus. Raffineries et dépôts pétroliers sont également appelés à cesser leurs activités pendant 24 heures, mais sans pénurie pour l'heure.

«Il faut que les mobilisations soient suffisamment puissantes pour que ce projet soit revu de fond en comble», a déclaré le patron de la CGT Philippe Martinez. «Il faut faire une première démonstration de force», a renchéri le 18 janvier son homologue de la CFDT, Laurent Berger. Cette première journée a valeur de test pour l'exécutif comme pour les syndicats, qui se retrouveront dans la soirée pour décider d'une nouvelle date de mobilisation.

La CGT de la branche pétrole a déjà fait part de son intention de se remettre en grève le 26 janvier pour 48 heures, et le 6 février pour 72 heures. La CGT Mines-Energie a elle aussi annoncé une grève reconductible à partir du 19 janvier. Des agents d’EDF ont d’ores et déjà organisé des baisses de production d’électricité le 18 janvier pour contester le projet gouvernemental avant de les intensifier le lendemain, celles-ci représentant au moins l'équivalent de deux fois la consommation de Paris, selon la CGT et le gestionnaire de la distribution RTE.

Le  secrétaire général du syndicat, Sébastien Menesplier, a créé la polémique en affirmant vouloir «s'occuper» des élus qui soutiennent la réforme en coupant l'électricité de leur permanence. S'il a ensuite précisé ses propos sur France Info en affirmant que ceux-ci avaient été «détournés», sa déclaration a été jugée «inacceptable» par le gouvernement, qui a fustigé les «menaces» du syndicat, tandis que Philippe Martinez a suggéré aux énergéticiens «d'aller voir les belles propriétés des milliardaires» à l'occasion de cette journée.

Depuis l'Espagne, Macron s'oppose au «blocage» du pays

Emmanuel Macron, en déplacement en Espagne alors que les Français battent le pavé, a jugé le 18 janvier qu'il fallait «faire le distinguo entre les syndicats qui appellent à manifester dans un cadre traditionnel, et ceux qui sont dans une démarche délibérée de bloquer le pays, voire de cibler des parlementaires». Invitée surprise, le même jour, d'une réunion publique du parti présidentiel dans le Val-de-Marne, Elisabeth Borne a défendu un «projet porteur de progrès social pour le pays».

La réforme prévoit un report de l’âge légal de la retraite à 64 ans d’ici à 2030, un allongement de la durée de cotisation à 43 ans ainsi que la fin de certains régimes spéciaux. En contrepartie, le gouvernement promet la revalorisation des petites pensions et une meilleure prise en compte des carrières longues. 

Les partis de gauche sont aussi vent debout contre ce texte, une marche organisée entre autres par la France insoumise étant prévue dès le 21 janvier. D'après plusieurs sondages, dont l'un réalisé par l'Institut Montaigne, les Français sont très majoritairement opposés au report de l'âge légal de départ à la retraite.