Une réforme des retraites «à rebours de l'histoire» : le Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD) a fustigé le 18 janvier le projet du gouvernement, faisant écho à certaines réserves exprimées par d'autres organisations patronales ces derniers jours.
A la veille d'une journée de grève nationale et unitaire des syndicats de salariés, le CJD a dénoncé dans un communiqué une réforme «profondément inéquitable».
«En France, le seul moyen de sauvegarder notre système serait donc de travailler toujours plus ?», fait mine de s'interroger l'organisation, qui compte bien moins d'adhérents (environ 6 000) que les trois grandes organisations patronales – Medef, CPME et U2P – plutôt favorables à la réforme.
Une réforme pas écolo ?
«Au CJD, des chefs d’entreprise expérimentent de nouvelles formes de coopération, certains autour des 32h, d’autres autour des congés illimités, etc. Il ne s'agit pas de travailler plus, il s’agit de travailler mieux en répartissant mieux la richesse produite», avance le CJD.
L'organisation patronale avance également un argument écologique. Selon elle, «le principe de travailler toujours plus pour continuer à faire croître notre économie néolibérale s'inscrit dans une vision économique et anthropologique d'un autre âge, fondée sur une croissance infinie dans un monde fini».
«Même en la décarbonant complètement, en la "verdissant", la poursuite de la croissance n'est pas tenable», insiste le CJD.
Depuis l'annonce des modalités de réforme des retraites le 10 janvier, d'autres organisations patronales ont exprimé des réserves, sur un ton cependant moins virulent.
L'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) a ainsi appelé le gouvernement à «largement renforcer» les mesures en faveur de l'emploi des seniors, tout en saluant le «bon équilibre» trouvé autour de l'âge légal de départ en retraite (repoussé à 64 ans d'ici 2030).
La Fédération nationale des auto-entrepreneurs a déploré de son côté que les indépendants soient «oubliés injustement de certaines évolutions», citant notamment «la prise en compte de la pénibilité».
Les critiques restent toutefois minoritaires au sein du patronat, le Medef ayant applaudi une réforme «indispensable» tandis que la CPME soulignait que «travailler plus longtemps était une nécessité pour sécuriser et équilibrer les finances du régime [des retraites] dans la durée».