Hausse des prix: le gouvernement français planche sur un «panier anti-inflation»
- Avec AFP
Face à l’envolée de l’inflation, le gouvernement travaillerait avec la grande distribution à l’élaboration d’un «panier anti-inflation» composé d’une vingtaine de produits de grande consommation qui seraient vendus à prix coûtant.
L’exécutif français travaille à un «panier anti-inflation» a appris ce 15 janvier l’AFP, confirmant une information du journal Le Parisien.
Parmi les pistes à l'étude pour amortir les effets de l'inflation, qui a renoué en 2022 avec des niveaux inédits depuis les années 1980, «l’une des possibilités, c’est d’avoir un panier de produits de première nécessité d’une vingtaine de produits, que la grande distribution s’engagerait à vendre presque à prix coûtant», a indiqué le ministère du Commerce.
Une mesure inspirée par la Grèce
«L’idée, c’est d’avoir un socle de produits de première nécessité dont les prix sont les plus bas possibles», précise-t-on de même source. «Ca va de l’hygiène bébé à l’hygiène adulte, aux produits laitiers, aux produits frais, aux pâtes...», énumère l'entourage de la ministre Olivia Grégoire.
Une mesure «inspirée de ce qui se fait déjà en Grèce», précise pour sa part Le Point. En novembre 2022, Athènes avait gelé les prix d’une cinquante de produits alimentaires afin d’aider les ménages les plus fragiles économiquement.
Mais «on est aux prémices des discussions», insiste le gouvernement, qui indique également que la mise en place du panier anti-inflation passera plutôt par des engagements volontaires des distributeurs que par des dispositions législatives ou réglementaires.
S'il voit le jour, le dispositif s'appliquera à «une vingtaine de références sur 20.000 à 30.000 références en magasin», ce qui ne devrait pas pénaliser excessivement les marges des distributeurs, souligne le ministère.
Le gouvernement accusé par la grande distribution d’alimenter la hausse des prix
En tout état de cause, le panier anti-inflation n'a «rien à voir avec le chèque alimentaire», un dispositif que le gouvernement a plusieurs fois tenté de mettre en place avant de renoncer face à la complexité de cibler cette aide sur certains publics.
Les discussions interviennent alors que les distributeurs sont vent debout contre une proposition de loi déposée par un député de la majorité à l'Assemblée. Destiné à rééquilibrer les négociations commerciales annuelles entre fournisseurs et distributeurs, le texte est accusé par ces derniers d'encourager l'inflation.
Le 15 janvier au matin, la plupart des grandes enseignes de la distribution ont publié un communiqué commun dénonçant une proposition de loi qui alimenterait «dramatiquement et durablement» la hausse des prix.