En l'absence d'une «défense européenne», Faure plaide pour que la France reste au sein de l'OTAN
Division au sein de la Nupes au sujet de l'OTAN : quand La France insoumise souhaite en sortir, le patron du Parti socialiste tempère, affirmant vouloir la quitter si et seulement si une défense européenne est bâtie.
En lice pour sa succession à la tête du Parti socialiste (PS), dont les élections auront lieu du 12 au 19 janvier, le député Olivier Faure a précisé sa position sur l'OTAN alors qu'un désaccord apparaît entre le PS et La France insoumise, tous deux étant dans la coalition de la Nupes à l'Assemblée nationale. Si La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon ont répété leur désir de sortir de l'Alliance atlantique, Olivier Faure n'est pas aussi catégorique.
«Il y a des désaccords entre nous [...] Nous ne sommes pas dans le même parti», a introduit l'actuel premier secrétaire du PS lors d'un débat sur Franceinfo le 6 janvier auquel ont pris part Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen. «C'est assez logique quand on fait une coalition, on s'allie avec des gens qui ne sont pas vous-mêmes», a-t-il ajouté.
L’OTAN n’est pas un objectif pour la vie entière. Je souhaite une défense européenne. Comme ce n’est pas encore possible, je plaide pour rester dans l’OTAN.#CongresPSpic.twitter.com/9kw2W4gIlC
— Olivier Faure (@faureolivier) January 6, 2023
Poursuivant son argumentaire, Olivier Faure a rappelé que François Hollande (opposé à l'accord Nupes avec La France insoumise et à la stratégie d'Olivier Faure), sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, était monté à la tribune de l'Assemblée nationale pour s'opposer au retour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN.
Divergence avec LFI
«Je suis pour qu'on s'appuie aujourd'hui sur l'OTAN [mais] l'OTAN n'est pas un objectif pour la vie entière», a argumenté Olivier Faure. «Je souhaite une défense européenne [et] par nous-mêmes avoir le choix de notre propre diplomatie et le choix de notre propre défense, que nous ne soyons pas dépendants du grand frère américain», a détaillé le député de Seine-et-Marne. «Ce n'est pas possible aujourd'hui et ce ne sera pas possible avant longtemps», a-t-il toutefois pondéré. «C'est la raison pour laquelle je plaide pour rester dans l'OTAN», a conclu le député socialiste.
A l'opposé, Jean-Luc Mélenchon avait réitéré en mars dernier – peu avant le début officiel de la campagne pour la présidentielle – l'une de ses propositions majeures en matière de politique étrangère lors d'un «meeting pour la paix» : la sortie de l'OTAN. Devant une foule de militants, il avait vilipendé l'Alliance atlantique, cette «organisation inutile, qui provoque, par son agitation, un peu partout, des tensions». Faisant référence à une déclaration d'Emmanuel Macron – bien avant le conflit ukrainien – selon laquelle l'OTAN était en état de «mort cérébrale», l'Insoumis avait proposé d'en tirer les leçons et de quitter l'Alliance, appelant à nouer «des alliances altermondialistes».