Un syndicat du Samu comptabilise au moins 27 décès en décembre dus à la défaillance des urgences
Le syndicat Samu-Urgences France a comptabilisé 27 cas de mort «inattendue» de patients en attente dans les services d'urgences de France entre le 1er et le 29 décembre. Un chiffre qui pourrait être beaucoup plus élevé en réalité.
Pour alerter sur la défaillance des urgences, le syndicat de soignants Samu-Urgences France publie depuis le 1er décembre un décompte de patients décédés en attente aux urgences de façon «inattendue». Au 29 décembre, le chiffre, qui pourrait être largement sous-estimé, atteint au moins 27 décès, selon le syndicat. La comptabilisation se fait via un formulaire en ligne.
«Tous les jours, nous sommes confrontés à ces choix insupportables, à ces situations insolvables d’une responsabilité démesurée faute de moyens et face à un système défaillant où on laisse les urgentistes répondre seuls là où tous les autres ont fermé la porte», peut-on lire sur leur site internet.
Selon Marc Noizet, le président du syndicat qui s'est exprimé dans le JDD, la majorité des victimes sont des «patients âgés qui arrivent aux urgences sans signe de gravité mais qui meurent après avoir attendu six, sept ou huit heures». Selon lui, le chiffre présenté par le syndicat pourrait être beaucoup plus élevé puisque les morts recensés ne proviennent que de 16 départements, alors que la France métropolitaine en compte 96.
Tous les jours, nous sommes confrontés à ces choix insupportables
L'ancien président de Samu-Urgences France n'est autre que l'actuel ministre de la Santé, François Braun. Sous sa présidence, une autre comptabilité a été mise en place en 2018, le «No bed challenge», qui recense tous les matins le nombre de patients qui ont passé la nuit sur un brancard aux urgences. Le 29 décembre, 75 personnes dans ce cas ont été référencées.
Le système de santé connaît une période très difficile dans un contexte de manque de personnel structurel couplé à une triple épidémie Covid, bronchiolite et grippe, avec pour cette dernière une «explosion des cas» qui, selon le ministre de la Santé, a saturé les services de réanimation.