Pénuries de carburant : quasiment un tiers des stations-service touchées, le gouvernement fébrile

Pénuries de carburant : quasiment un tiers des stations-service touchées, le gouvernement fébrile© CHARLY TRIBALLEAU Source: AFP
Près d'un tiers des stations-service françaises connaissent des difficultés d'approvisionnement (illustration).
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Le ministère de la Transition énergétique a indiqué qu'environ 30% des stations-service en France manquaient d'au moins un carburant. Les grèves ont été reconduites chez Total et ExxonMobil, mais les négociations salariales pourraient s'accélérer.

La situation a continué à se dégrader sur le front de l'approvisionnement en carburant, tandis que les grèves se poursuivent dans les raffineries. Selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition énergétique le 9 octobre, 29,7% de stations-service connaissaient des difficultés sur au moins un produit, contre 21% le 8 octobre. Comme le souligne BFM TV, les Hauts-de-France et l’Ile-de-France sont particulièrement touchés, avec respectivement près de 55% et de 45% des stations en butte à des ruptures sur au moins un produit. Plusieurs préfectures ont décidé de mettre en place des restrictions, dont l'interdiction de remplir des jerricans d'essence lors du passage à la pompe. 

Redoutant un fort mécontentement et les répercussions économiques de ces pénuries, le gouvernement a multiplié les annonces pour assurer que la situation allait s'améliorer dans les jours à venir. Depuis l'Algérie où elle effectue une visite officielle, la Premier ministre Elisabeth Borne a ainsi annoncé le 9 octobre que «des stocks stratégiques» de carburants avaient été «libérés» pour alimenter les stations-service et éviter une paralysie générale. De la même manière, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a affirmé que «les Français ne doivent pas subir davantage les conséquences d’un mouvement social» et que «ce conflit doit cesser» à propos du bras de fer qui oppose syndicats et patronat chez Total et ExxonMobil, réitérant ainsi l'appel à mettre fin au conflit lancé le 7 octobre par Elisabeth Borne. Emmanuel Macron lui-même avait pris la parole sur ce sujet le même jour depuis Prague – en marge d'un sommet européen – lançant un appel au «calme» et à la «responsabilité». Durant le week-end, rapporte BFM TV, le président de la République aurait suivi le sujet «de très près» en lien avec Elisabeth Borne et aurait eu des échanges avec «des grands acteurs de cette crise» pour tenter de trouver une solution.

Une sortie de crise en vue ? 

Les mouvements de grève sont fortement suivis au sein des deux sociétés et ont été reconduits durant le week-end avec des taux de grévistes d’environ 70%, qui dépasse même les 80% sur certains sites. Insatisfaits par les propositions de leurs directions respectives sur la revalorisation des salaires, les syndicats estiment que le compte n'y est pas et poursuivent le mouvement, engagé depuis le 20 septembre chez ExxonMobil et depuis le 27 septembre au sein de TotalEnergies.

TotalEnergies a proposé le 9 octobre dans un communiqué d'avancer à octobre ses négociations annuelles sur les salaires, répondant à la main tendue de la CGT, à condition que les blocages prennent fin dans les raffineries et dépôts de carburants. Selon l'entreprise, au centre des débats sur les superprofits et mise en cause pour les dividendes exceptionnels versés à ses actionnaires, il s'agit «de définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022». «Nous allons étudier de près les propositions et nous réunir demain matin avec les différents sites pour décider de la suite du mouvement», a réagi auprès de l'AFP Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies, regrettant cependant que la direction n'ait pas eu d'échange direct avec le syndicat. Ce dernier a accepté de limiter ses revendications aux salaires, alors qu'elles englobaient initialement des demandes sur les embauches et les investissements.

Parallèlement, la direction d'Esso-ExxonMobil a annoncé son intention de réunir le 10 octobre les quatre syndicats représentatifs dans l'entreprise, se disant convaincue de «la qualité du dialogue social» en interne, qui permettrait d'envisager une sortie de conflit. Tout en soulignant être désolée des répercussions du mouvement, la CGT d'ExxonMobil a elle fait valoir que les grévistes n'avaient «pas d'autre moyen» pour se faire entendre. La proposition actuelle de la direction, selon l'élu syndical CGT Christophe Aubert contacté le 9 octobre par l'AFP, «n'est pas suffisante pour couvrir l'inflation galopante, qui plus est dans un contexte de superprofits». Dans l'attente des discussions, les mouvements de grève ont été reconduits dans les deux entreprises dans la matinée du 10 octobre.

Selon un sondage récemment publié par Le Monde, les difficultés liées au pouvoir d’achat sont la première préoccupation des Français, alors que l'inflation se situe aux environs de 6% et que les prix de l'énergie grimpent en flèche, annonçant un automne et un hiver sous le signe du mécontentement social. Des mouvements de protestation contre la hausse du coût de la vie ont par ailleurs eu lieu dans de nombreux pays européens, dont l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore l'Autriche.

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