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Burkina-Faso : des tirs d'origine inconnue retentissent dans le quartier de la présidence

Des tirs ont été entendu dans la matinée du 30 septembre à Ouagadougou, à proximité du palais présidentiel, tandis que le signal de la télévision a été coupé dans le même temps. Leur origine n'avait pas pu être établie au cours de la matinée.

Des tirs ont été entendus dans la matinée du 30 septembre, avant l'aube, à Ouagadougou dans le quartier abritant la présidence et le QG du gouvernement militaire au pouvoir depuis janvier, ont rapporté des témoins à l'AFP, et le signal de la télévision nationale a été coupé jusqu'à 9h15. Des documentaires étaient diffusés, sans que la situation en cours ne soit évoquée. Le grand marché de Ouagadougou était quant à lui ouvert, même si tous les commerçants n'étaient pas derrière leurs stands.

«J'ai entendu de lourdes détonations vers 4h30, et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires», a affirmé l'un d'eux, vivant près de la présidence. L'origine de ces tirs restait inconnue plus tard dans la matinée. 

Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués dans la matinée par des militaires, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ces militaires sont postés sur les principaux carrefours de la ville, notamment dans le quartier de Ouaga 2000 où se situe la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, a constaté l'un d'eux.

Le signal de la télévision nationale était coupé le 30 septembre au matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant «No video signal» («Pas de signal vidéo»). 

Le Burkina Faso est dirigé par un gouvernement militaire arrivé au pouvoir en janvier lors d’un coup d’Etat. Ce putsch, qui avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avait démarré par des mutineries dans plusieurs casernes du pays. L’homme fort, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques djihadistes.

Plusieurs convois de ravitaillement visés par les djihadistes

Toutefois, la situation ne s’est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont poursuivies. La semaine du 26 septembre encore, un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (Nord) a été attaqué par des djihadistes présumés. 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel. 

D'autres attaques ont particulièrement marqué l'opinion publique, comme le massacre de Seytenga (Nord) en juin où 86 civils avaient été tués. 

Début septembre, un autre convoi de ravitaillement avait sauté sur un engin explosif improvisé, provoquant la mort de 35 civils, dont de nombreux enfants. Quelques jours après, le 13 septembre, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé son ministre de la Défense pour assumer lui-même ce rôle.  

Le président Damiba avait pourtant salué une «relative accalmie» dans plusieurs localités. Cependant, les attaques ont continué dans le nord, où des villes sont désormais soumises à un blocus des djihadistes, qui font sauter des ponts à la dynamite et attaquent les convois de ravitaillement qui circulent dans la zone.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et à Daesh, principalement dans le nord et l'est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes.

Depuis 2021, le Burkina est devenu l'épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d'attaques meurtrières qu'au Mali ou au Niger en 2021, selon l'ONG Acled. Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels.