«Plusieurs centaines de manifestants ont pris d'assaut la mine et saccagé des bureaux, des engins et l'usine [...]. Il y a des blessés légers. Les travaux ont été arrêtés et le point est en train d'être fait», a déclaré un responsable de la mine Hounde Gold corporations, cité ce 18 mai par l'AFP, en référence à des actes de vandalisme perpétrés la veille sur le site d'exploitation minière.
Plusieurs habitants de Houndé, contactés depuis Ouagadougou par l'AFP, ont indiqué que les manifestations ont entraîné une paralysie de la ville dont la mairie, le marché et des boutiques ont dû fermer. Mais le calme était revenu dans la matinée du 18 mai, selon eux.
En production depuis 2017, Hounde Gold corporations, filiale du groupe canadien Endeavour mining, emploie un millier de travailleurs. Le groupe exploite également plusieurs autres mines au Burkina Faso.
Des sites aurifères déjà ciblés par la population
Les incidents sont fréquents sur les sites aurifères burkinabè où les populations des localités abritant ces mines estiment que les retombées pour les communautés locales sont très faibles.
Avec environ 70 tonnes par an, et 17 mines industrielles, la production d’or est devenue en une douzaine d'années le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devant le coton.
Le secteur artisanal, ou orpaillage, emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d'environ 10 tonnes d'or, selon le ministère des Mines.
En avril, le producteur d’or russe Norgold avait annoncé l'arrêt pour «raisons de sécurité» de Taparko, la principale mine privée du Burkina Faso, située dans le nord du pays en proie à des violences djihadistes meurtrières.
A la suite de ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso a été pris à partir de 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à Daesh qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.