Prime d'activité : «une mesure [de] lutte contre la pauvreté, qui aide à un retour à l'emploi»
Anne Fretel, membre des Economistes atterrés, juge paradoxale la prise de position du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, qui estime que le système relatif à la prime d’activité fonctionne mal.
Invitée sur le plateau de RT France le 2 juin pour commenter les réflexions du ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, qui remet en cause l'efficacité de la prime d’activité, Anne Fretel a fait le point sur cette aide sociale.
Mettant en avant des points soulignés dans le rapport officiel sur la mise en œuvre de la prime d'activité, datant de 2017, elle rappelle plusieurs données. Premièrement, l'économiste souligne que le dispositif a contribué à la réduction du taux de pauvreté de «0,4 point». Anne Fretel évoque par ailleurs le rôle de la prime d'activité pour combler les lacunes du RSA activité, pas assez demandé par les personnes éligibles à cette aide. Enfin, elle insiste sur l’insertion professionnelle de ses bénéficiaires, dont «plus des trois quarts [sont] titulaires d’un emploi».
Pour Anne Fretel, le surcoût budgétaire vient précisément du succès de la prime d'activité. Elle remarque ainsi que près de 70% des bénéficiaires avaient fait les démarches d'obtention de cette prime, contre le taux prévisionnel de 50% du projet de finances.
Aussi, la remise en cause de la prime d’activité par Gérald Darmanin paraît paradoxale pour l’économiste, surtout lorsque ce dispositif est comparé à d'autres comme l'«Exit Tax», dont le coût de 800 millions d’euros est similaire à celui de la prime d'activité, ou la suppression de l’ISF, dont l’efficacité n’est pas questionnée par l'exécutif.
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