Pour Bruno Le Maire, il est «plus que jamais nécessaire» de renoncer au pétrole russe
- Avec AFP
Sur la radio Europe 1, le ministre français de l'Economie a estimé qu’après le charbon, il fallait cesser les importations européennes de pétrole de Russie mais Paris peine à vaincre les réticences de plusieurs partenaires européens.
«Nous avons toujours dit que nous voulions un embargo sur le charbon, c’est fait, et un embargo sur le pétrole russe», a déclaré le 18 avril sur Europe 1 Bruno Le Maire. «Quand vous voyez ce qui se passe dans le Donbass, plus que jamais, il est nécessaire d’arrêter les importations de pétrole depuis la Russie», a ajouté le ministre de l'Economie et des Finances.
«Je suis convaincu que la réalité de la situation en Ukraine fera bouger les lignes […]. Arrêter l'importation de pétrole de Russie, c'est faire mal au financement de la guerre en Ukraine», a poursuivi le ministre. En 2021, La Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l'Union européenne.
Un approvisionnement dont certains pays européens sont particulièrement dépendants, mais le locataire de Bercy espère les convaincre, «dans les semaines qui viennent», d’arrêter d’importer du pétrole de Russie.
«Quelle est la première source de devises depuis plusieurs années pour le pouvoir de Vladimir Poutine ? Ça n’est pas le gaz, c’est le pétrole», a en outre assuré le ministre.
Or selon un «responsable européen impliqué dans les discussions» cité par l’AFP, en fin de semaine dernière l'adoption de mesures sur le pétrole risque de prendre au moins plusieurs mois». Plusieurs «ministres et hauts fonctionnaires» interrogés par l’AFP ont par ailleurs expliqué que «restreindre la demande» ferait augmenter les prix et soulignés que les Etats-Unis étaient «très sensibles au prix du pétrole».
«En outre, si la Russie vend à d'autres acheteurs le pétrole refusé par les Européens, la sanction ne servira à rien», a averti une autre source citée par l’agence de presse.
L'UE a décidé le 8 avril de cesser ses achats de charbon à la Russie, un embargo qui entrera en vigueur début août, 120 jours après la publication du nouveau paquet de sanctions au journal officiel de l'UE.