La crise du Covid coûtera 424 milliards d'euros à la France sur trois ans
- Avec AFP
Le ministre chargé du budget a révélé le montant des dépenses engagées par l’Etat dans le contexte de la crise sanitaire. De son côté la Cour des comptes dénonce un «pilotage insuffisant» et une information insuffisante des parlementaires.
L'épidémie de Covid-19 va coûter au total 424 milliards d'euros en 2020, 2021 et 2022 aux finances publiques en France, selon des informations confiées au Figaro par le ministre de l'Action et des Comptes publics Olivier Dussopt.
Le chiffre, qui a été confirmé par le ministère à l'AFP, se décompose en 158 milliards d'euros pour l'année 2020, 171 milliards pour cette année – dont 56 milliards dédiés aux mesures d'urgence –, et 96 milliards d'euros en 2022.
Ces sommes comprennent des baisses de recettes fiscales et les dépenses exceptionnelles liées à la crise sanitaire comme le fonds de solidarité et le chômage partiel. Le 26 mars, soit quelques jours avant l'extension à l'ensemble du territoire métropolitain de mesures de restriction sanitaires renforcées, Olivier Dussopt avait déclaré à l'AFP que les mesures de soutien de l'Etat à l'économie coûteraient cette année 32 milliards d'euros.
Après l'annonce des nouvelles mesures pour endiguer la troisième vague de Covid-19, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire avait évalué leur coût à 11 milliards d'euros pour les finances publiques. Le gouvernement a rehaussé sa prévision de déficit public de 8,5% à 9% du PIB pour cette année, après 9,2% l'an dernier.
La Cour des comptes alerte sur l'état des finances publiques
Or les dépenses de l’Etat contractées pendant la période de crise pourraient affecter durablement les finances publiques, comme l’avance la Cour des comptes dans son rapport sur le budget de l'Etat en 2020. «Cette hausse résulte des dépenses supplémentaires liées à la crise sanitaire, mais aussi d’une augmentation soutenue des autres dépenses de l’Etat», écrivent les sages de la rue Cambon.
Ils dénoncent «un pilotage insuffisant» et relèvent que «les budgets annexes et les comptes spéciaux [19,6 milliards d’euros en 2020, hors doubles comptes] ne bénéficient pas d’un examen parlementaire aussi approfondi que le budget général», et le pilotage de leurs dépenses n’est que partiel. Ils soulignent également que «l’Etat a affecté 40,3 milliards d’impôts et taxes en 2020 à des opérateurs ou à d’autres organismes pour la mise en œuvre de politiques publiques, sans qu’une information suffisante soit donnée au Parlement ».