Loi climat : l'Assemblée vote la suppression de lignes aériennes intérieures

- Avec AFP

Loi climat : l'Assemblée vote la suppression de lignes aériennes intérieures© ALAIN JOCARD Source: AFP
Action de l’organisation Greenpeace pour appeler à la réduction du trafic aérien face aux défis climatiques sur le tarmac de l'aéroport international de Roissy-Charles de Gaulle (CDG), au nord de Paris le 5 mars 2021 (illustration).
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L’Assemblée nationale a adopté la suppression des lignes intérieures aériennes quand une alternative en train de moins de deux heures et demie existe. Cette mesure, moins ambitieuse que ce que demandait la Convention citoyenne, divise.

L’Assemblée nationale a adopté la suppression des lignes intérieures aériennes quand une alternative en train de moins de deux heures et demie existe. Cette mesure, moins ambitieuse que ce que demandait la Convention citoyenne, divise.

L'Assemblée nationale a voté dans la soirée du 10 avril en première lecture la suppression de certaines lignes aériennes intérieures, en cas d'alternatives en train de moins de deux heures et 30 minutes, après un débat animé. 

Cette mesure emblématique du projet de loi climat vise à supprimer des liaisons entre Paris (Orly) et Nantes, Lyon ou Bordeaux, mais prévoit des exceptions pour les trajets en correspondance. La Convention citoyenne pour le climat avait réclamé de renoncer aux vols intérieurs en cas d'alternatives de moins de quatre heures en train, et non deux heures demie.

Le projet de loi gouvernemental entérine surtout l'existant puisque le gouvernement a contraint Air France à renoncer aux liaisons concernées en contrepartie de son soutien financier accordé en mai 2020. Il interdira aux concurrents de s'engouffrer dans la brèche.

«Nous avons choisi [le seuil en train de] deux heures trente car quatre heures ça vient assécher des territoires souvent enclavés comme le grand Massif central... Ce serait inique sur le plan de l'équité des territoires», a argumenté le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari. La mesure a pourtant suscité une levée de boucliers chez des parlementaires de différents bords, souvent élus du sud-ouest, territoire d'implantation d'Airbus, à Toulouse, et de nombre de ses sous-traitants.

«Décroissance» et «chômage»

L’élu PS Joël Aviragnet (Haute-Garonne) a fustigé le «coût humain disproportionné» du dispositif et mis en garde contre les pertes d'emplois dans l'aéronautique. Son collègue David Habib a critiqué une mesure de «décroissance» et de «chômage». A droite, Jean-Marie Sermier et Martial Saddier (LR) ont dénoncé une mesure qui vient «casser une filière d'exception». «On a une filière qui va très mal», a abondé le député MoDem Nicolas Turquois, membre de la majorité.

Le ministre Jean-Baptiste Djebbari a voulu «dédramatiser le débat», évoquant la complémentarité des modes entre avion et train. Il a aussi avancé que le développement des TGV avait «asséché très rapidement» les lignes aériennes concernées.

A l'inverse, écologistes et Insoumis ont plaidé pour revenir à la proposition initiale de la Convention citoyenne pour le climat, avec le seuil de quatre heures. Mathilde Panot (LFI) a critiqué un «article vide», et sa collègue insoumise, Danièle Obono, a argué qu’un seuil de quatre heures permettrait de supprimer les lignes «les plus émettrices» de gaz à effet de serre comme Paris-Nice, Paris-Toulouse et Paris-Marseille.

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