Malgré les sanctions américaines, le MC-21 volera dès cette année avec un moteur 100% russe
L'avion moyen-courrier MC-21, dont l’entrée en service a été retardée à cause de sanctions américaines, effectuera son premier vol avec un moteur russe dès cette année, selon des déclarations du patron de l'avionneur russe OAK.
«Un [...] événement cette année est le vol du MC-21 avec notre [moteur] PD-14 de fabrication nationale, d'ici la fin de l'année, les tests nécessaires sont en cours», a déclaré le 3 août Iouri Slioussar, directeur du groupe aéronautique russe OAK, cité par les agences russes, lors d'une réunion avec le président Vladimir Poutine.
OAK, également connu comme UAC (acronyme anglais d’United Aircraft Corporation) rassemble les principaux avionneurs civils et militaires russes (Soukhoï, Antonov, Tupolev...), au sein du conglomérat public Rostec.
La mise en service du MC-21, qui a effectué son premier vol d'essai en mai 2017, était initialement prévue pour la fin 2018, avant d'être repoussée. Puis, début 2019, Rostec a annoncé un retard supplémentaire d'un an en raison de sanctions américaines.
Ces sanctions, qui visent depuis septembre 2018 des entreprises russes participant à ce projet, ont provoqué l'arrêt de la livraison de certaines pièces américaines, notamment des turboréacteurs de l’avionneur étasunien Pratt & Whitney.
La mise en service du MC-21 est désormais prévue pour 2021 – pour les seules compagnies intérieures russes dans un premier temps. En effet, le turboréacteur PD-14 du motoriste ODK a déjà obtenu la certification russe, mais devra attendre celle de l’Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) en 2022. Ce mono-couloir ambitionne de concurrencer les Airbus A320 et Boeing 737 qui dominent actuellement le marché mondial des moyen-courriers.
En 2011, la Russie a mis en service l'appareil de transport régional Superjet 100, premier avion civil conçu depuis la dissolution de l’Union soviétique avec la participation de l'italien Finmeccanica et de nombreux équipementiers européens.
Mais les ventes sont pour le moment presque nulles à l'étranger, en raison notamment des défaillances, voire de l’inexistence d’un service après-vente, selon les déclarations du ministre de l’Industrie et du Commerce Denis Mantourov lors de sa visite de l’usine d’ODK à Perm, dans l’Oural, en juin dernier.