Emmanuel Macron exclut une hausse des impôts pour renflouer l’Etat
Dans son allocution du 14 juin, le président de la République a exclu une hausse des impôts, mais certains économistes le comprennent comme un refus de rétablir l’ISF et affirment que pour les Français les impôts ont déjà augmenté.
Le président de la République a exclu toute augmentation des impôts pour renflouer les caisses de l’Etat, lesquelles vont connaître une brutale dégradation cette année.
Cependant pour l'économiste Thomas Piketty, interrogé ce lundi 15 juin sur France Inter, il ne fait aucun doute que le président exclut surtout un rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF). Cette éventualité avait déjà été écarté par Bruno Le Maire il y a un mois lors d'une intervention sur la chaîne BFMTV.
En revanche, pour les Français, les impôts auraient déjà augmenté. C’est ce qu'affirme l'auteur du best-seller Le Capital au XXIe siècle (2,5 millions d'exemplaire vendus dans le monde) qui a déclaré sur les ondes de la radio publique : «Ce qui m'embête, c'est tous les non-dit. [Emmanuel Macron] nous dit, par exemple, "je ne vais pas augmenter les impôts". Sauf qu'en fait, on les a déjà augmentés.»
Thomas Piketty pointe la récente prolongation sur presque dix ans de la perception de la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale).
En effet, l’Assemblée nationale examinait le jour même un projet de loi qui tient compte, après la crise du coronavirus, de l’ajout de 136 milliards d’euros de dettes au «trou de la Sécu», que les Français rembourseront ainsi jusqu’en 2033, soit neuf années de plus que prévu.
Cette taxe de 0,5% sur les revenus des Français devait normalement disparaître dès 2024, mais son maintien peut effectivement être interprété comme une hausse des impôts à partir de cette date.